Nicolas Monteix et Aurélien Poidevin, L’expérimentation, un matériau de l’histoire, Coll. Changer d’époque, PURH, 250 p., 2019
D’abord déployée par la recherche en technologie préhistorique, la pratique de l’expérimentation s’est depuis étendue à la plupart des disciplines en sciences humaines. Cet ouvrage a pour objectif de susciter la discussion autour des fondements mêmes de la démarche expérimentale. Les différentes contributions regroupées ici contribuent à dresser un bilan des pratiques qui ont cours dans la recherche, qu’elle soit fondamentale ou appliquée.
Guy Spielmann – Pour une synergie entre recherche historique et performance au théâtre. Le cas de la parade de société au XVIIIe siècle
Rémy Campos – L’analyse des photographies ordinaires. Extension du domaine de la fouille
David Adé, Ludovic Seifert – Construire un observatoire pour étudier une activité. Analyse et illustrations dans le cadre du programme de recherche du cours d’action.
Emmanuel Laurentin et Victor Macé de Lépinay s’entretenaient avec Jean-Numa Ducange (maître de conférences en histoire contemporaine) et William Irigoyen (journaliste) autour des éphémères “républiques socialistes” qui sont apparues de part et d’autre du Rhin en 1919.
Richard Flamein, Voltaire à Ferney. Adresse à la postérité moderne (1758-2015), Classiques Garnier, 409 p., 2019
Présentation
Le XVIIIe siècle est le terrain d’une révolution de la postérité. À Ferney, Voltaire vieillissant contribue à poser les nouveaux paradigmes de l’intellectuel engagé, du lieu de mémoire et de l’œuvre mobile. Il en résulte un bouleversement global de l’économie de la grandeur, de l’héroïsme et de la conception même de la vie.
A revolution in posterity took place in the eighteenth century. In Ferney, the aging Voltaire contributed to presenting new paradigms of the engaged intellectual, the place of memory, and the mobile work. The result was a global upheaval in the economy of grandeur, heroism, and the very notion of life.
Ludivine Bantigny, L’oeuvre du temps, Éditions de la Sorbonne, 192 p., 2019
Présentation
C’est un parcours sur les sentiers du temps que ce livre propose, d’une plume vive et engagée. À la rencontre de quelques spectres, des fragments d’un passé personnel, intime parfois même, s’imbriquent dans le récit historien taraudé de questions. Quel est le rapport au temps selon les sociétés ? Quels liens l’histoire peut-elle nouer avec la psychanalyse ? L’écriture de l’histoire peut-elle être neutre – et doit elle l’être ? Quelle part y occupent les émotions et l’intensité des sensibilités ? Ces pages vagabondent aussi parmi des romans, pour agripper en eux la matière du temps, robuste, charnelle, étourdissante. Les morts reviennent ici à la vie : car l’histoire est peuplée de fantômes qui viennent nous visiter sans toujours nous hanter. L’ouvrage part à la recherche d’un temps ravivé où surgit l’intensité historique celle de l’événement en particulier. C’est l’occasion d’explorer les rapports de générations, leurs conflits et plus encore leurs solidarités, dans une écriture au présent, où l’on pense possible d’abolir l’imparfait : les temps grammaticaux expriment tant de choses sur nos sociétés, leurs conceptions de l’avenir comme celles du passé. Le livre s’aventure pour finir sur quelques chemins d’espoir ouvrant sur d’autres temps, des futurs imaginés mais non pas imaginaires pour autant : afin que vienne enfin un temps dont on s’éprenne.
Ludivine Bantigny, Laurent Lopez, Arnaud-Dominique Houte et Anne Steiner étaient les invités de l’émission “La Fabrique de l’Histoire” d’Emmanuel Laurentin le mardi 18 décembre 2018. Comment la tension entre respect de la liberté de manifester et exigence de maintien de l’ordre a-t-elle posé problème à la République depuis la fin du XIXe siècle ? Dans le cadre de la thématique “Gilets jaunes : regards historiques sur une crise”, le sujet portait sur une histoire des violences et du maintien de l’ordre.
Michel Biard était l’invité de l’émission “La Marche de l’Histoire” de Jean Lebrun le mercredi 19 décembre 2018. Le sujet portait sur “Les cahiers de doléances : les Français prennent la parole”.
Jean-Numa Ducange, The French Revolution and Social Democracy. The Transmission of History and Its Political Uses in Germany and Austria, 1889–1934, Brill, 358 p., 2018
Présentation
Beyond France’s own national historiography, the French Revolution was a fundamental point of reference for the nineteenth-century socialist movement. As Jean-Numa Ducange tells us, while Karl Marx never wrote his planned history of the Revolution, from the 1880s the German and Austrian social-democrats did embark on such a project. This was an important moment for both Marxism and the historiography of the French Revolution. Yet it has not previously been the object of any overall study. The French Revolution and Social Democracy studies both the social-democratic readings of the foundational revolutionary event, and the place of this history in militant culture, as seen in sources from party educationals, to leaflets and workers’ calendars.
First published in 2012 as La Révolution française et la social-démocratie. Transmissions et usages politiques de l’histoire en Allemagne et Autriche, 1889–1934 by Presses Universitaires de Rennes in 2012.
Claire Maingon, Mains coupées sur paupières closes. Blessures, mutilations subies et sublimées des artistes en guerre (1914-1930), Presses universitaires de Rouen et du Havre, 270 p., 2018
Présentation
Les conséquences de la Grande Guerre sur les sociétés européennes sont bien connues: des millions de morts, mais aussi quantité de soldats blessés et de mutilés… La guerre a laissé des traces persistantes dans les chairs.
Que nous disent les images de ces hommes blessés jusqu’au tréfonds d’eux-mêmes? Existe-t-il une iconographie officielle de la blessure? Quels messages intimes offrent à notre mémoire les artistes enrôlés et souvent blessés sous l’uniforme? Certains ont été acteurs, d’autres témoins. Tous nous livrent une vision de la guerre qui nourrit un champ historiographique en plein développement, celui de la culture de guerre. Le peintre et le sculpteur, touchés dans leur chair, ont dû parfois réapprendre leur métier, en s’adaptant à un handicap nouveau.
Cet ouvrage propose également une réflexion autour d’un thème iconographique et littéraire, celui de la main coupée, en écho au roman de Blaise Cendrars paru en 1946. Image fondatrice, la main coupée devient un symbole du corps martyr, central dans les œuvres de propagande. Place est aussi faite à la question de la prothèse et de l’artificialité, envisagée du point de vue de l’esthétique et de l’iconographie.
Par Philippe Lardin – Maître de conférences honoraire à l’Université de Rouen Normandie et membre associé au GRHis, et animée par Élisabeth Lalou – Enseignante-chercheuse à l’Université de Rouen Normandie, laboratoire GRHis
Au milieu du XVe siècle, les chanoines de Rouen décidèrent de remplacer les stalles très détériorées dont ils se servaient jusqu’à présent. Cela donna naissance à un chantier assez extraordinaire qui dura quatorze ans et vit se succéder deux équipes de huchiers, c’est-à-dire de menuisiers ébénistes. Les comptabilités de la fabrique de la cathédrale nous font vivre très précisément les difficultés auxquelles se heurtèrent les commanditaires, le déroulement des travaux et les conditions de travail des ouvriers, à un moment où la main d’oeuvre spécialisée était encore rare.
L’expérimentation : un matériau de l’histoire, un film de Nicolas Monteix et Aurélien Poidevin. En lien avec la parution du livre de Nicolas Monteix et Aurélien Poidevin. L’expérimentation, un matériau pour l’histoire, 2019. Une journée d’études avait eu lieu sur ce thème le 25 novembre 2015.