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Axe 5 – Genre, familles, générations

Axe 5

2023

Coordination: Anna Bellavitis

Membres: Nadine Bernard, Yves Bouvier, Déborah Cohen, Alexis Grélois

Bilan 2015-2020

L’axe 5 Genre, familles, générations a été coordonnée, de 2015 à 2019, par Anna Bellavitis (PR histoire moderne) et Raphaëlle Branche (PR histoire contemporaine), remplacée, depuis sa mutation à Paris 10-Nanterre, par Ludivine Bantigny (MCF HDR histoire contemporaine). L’axe est centré sur l’histoire des femmes et du genre, ainsi que sur l’histoire de la famille, de l’enfance, de l’éducation et plus généralement des relations entre les générations. Ces aspects ont été développés par les membres de l’axe à partir de différentes approches, politiques, culturelles, économiques et sociales et dans une perspective transpériode allant de l’Antiquité grecque au temps présent. Comme on le verra dans le détail, les projets annoncés lors de la précédente évaluation ont été réalisés et de nouveaux projets ont émergé. Déborah Cohen (MCF histoire moderne en CRCT en 2019-2020) prépare son HDR et Nadine Bernard (MCF histoire grecque) a soutenu la sienne, intitulée En quête des invisibles des cités grecques : civils, femmes et vieillards, le 7 septembre 2020, à l’Université de Bordeaux.

Alexis Grélois (MCF histoire médiévale) a poursuivi ses recherches sur le monachisme féminin, en collaborant notamment avec le programme de recherche HAR Lemacist II Libros, memoria y archivos : cultura escrita en monasterios cistercienses (siglos XII-XIII), HAR2017-82099-P, (2018-2021), cofinancé par le Ministère espagnol de l’Innovation et par le FEDER. Dans ses recherches sur les cisterciennes, il s’est interrogé sur les différentes modalités de rattachement de communautés féminines à un ordre religieux d’abord conçu comme une association d’abbés et de moines, donc d’hommes. La période très peu étudiée du bas Moyen Âge permet de cerner avec précision les difficultés rencontrées par les religieuses dans une période marquée par la peste noire et le guerre de Cent ans, et d’identifier les facteurs de résilience qui permirent à certaines de leurs communautés de survivre voire de se développer quand d’autres disparaissaient, souvent en raison de la politique d’abbayes masculines puissantes, désireuses de rétablir leur revenus à peu de frais en mettant la main sur le patrimoine des monastères féminins, souvent accusés à tort de débauche. Il s’agit aussi de poursuivre une étude comparée des institutions régulières ayant accueilli des femmes pendant le Moyen Âge central – notamment les abbayes de Fontevraud et du Paraclet – en étudiant notamment la règle écrite par Abélard pour Héloïse et en montrant la rationalité et l’effectivité, alors que l’historiographie la relègue généralement au rang d’utopie illisible. Enfin, dans une perspective comparatiste, A. Grélois a élargi ses recherches à l’usage de la voix par les religieuses, en montrant que plusieurs ordres réputés ouverts aux femmes comme Prémontré, Fontevraud ou Sempringham avaient tenté de contraindre leurs religieuses à s’interdire de chanter pour se contenter de chuchoter une simple psalmodie, pour ne pas dominer par le volume de leurs voix les clercs et pour ne pas les induire en séduction.

Marc André (MCF histoire contemporaine), arrivé au GRHIS en 2017, a poursuivi ses recherches sur les femmes en Algérie et prépare actuellement un nouveau projet sur le féminicide, en collaboration avec la Cour d’Appel de Rouen, dans le but de solliciter des travaux d’étudiant.e.s en master et doctorat et de créer un pôle de recherche réunissant des juristes, des historien.ne.s et des spécialistes d’Inde et Amérique Latine.

Pour ce qui est des réalisations collectives on peut mentionner l’organisation de nombreuses rencontres scientifiques: -le colloque international Vint-cing ans après/Vent’anni dopo. Les femmes au rendez-vous de l’histoire, hier et aujourd’hui (Ecole Française de Rome, 12-14 mai 2016, coorg. A. Bellavitis, en collaboration avec les universités de Paris Diderot et de Padoue et l’Université franco-italienne), dans le but de faire le point sur l’évolution de l’histoire des femmes et du genre, vingt-cinq ans après la publication de l’Histoire des femmes en Occident (dir. G. Duby et M. Perrot) et vingt ans après la publication de la Storia delle donne in Italia. Les actes ont été publiés en 2019 aux Presses de l’EFR, sous la direction de Enrica Asquer, Anna Bellavitis, Giulia Calvi, Isabelle Chabot, Maria Cristina La Rocca, Manuela Martini ; la journée d’études Femmes et engagements artistiques, (Université de Rouen, 9 novembre 2016, coorg. L. Bantigny), en partenariat avec l’Université du Havre, dont les actes seront publiés prochainement dans la collection Genre à lire…et à penser des PURH, co-dirigée par A. Bellavitis ; le 8e Colloque international du Réseau européen “Gender différences in the history of European légal cultures”: Nord vs Sud. Genre, droit, économie dans l’Europe moderne, (Université de Rouen, 17-19 novembre dont les actes ont été publiés en anglais aux éditions Routledge, en 2018 (Gender, Law and Economic Well-Being in Europe from the Fifteenth to the Nineteenth Century. North versus South?) ; le colloque international Troubler l’ordre. Engagements contestataires, rencontres et décloisonnements sociaux dans les années 1968, (Université de Rouen, 7 et 8 juin 2018, coorg. L. Bantigny), dans lequel un axe entier était consacré aux rapports de genre ; la journée d’études Frères et sœurs en guerre : une relation à l’épreuve des conflits armés (Université de Rouen, 10 octobre 2018, org. R. Branche) qui formera la base d’un colloque international sur le sujet Frères et sœurs dans les guerres du XXe siècle en 2021 ; la journée d’études Il lavoro delle donne nelle città europee tra età moderna e età contemporanea (Ateneo di Brescia, 22 mars 2019, coorg. A. Bellavitis).

Les collaborations internationales développées par l’axe 5 sont très nombreuses. Depuis 2017, la collaboration déjà existante entre un réseau d’universités européennes comprenant : Universidad Autónoma de Madrid, Università di Napoli Federico II, Università di Napoli L’Orientale, Università Roma Tre ; Université de Rouen Normandie et Universität Wien, a été encadrée par un Consortium Agreement on Academic Collaboration, signé par les présidents des universités partenaires. Dans le cadre de cette collaboration, le GRHIS a participé à l’organisation des Ateliers de formation doctorale en histoire du genre en 2015 (Università di Napoli L’Orientale, 22-24 juin) et 2016 (Universität Wien, 5-7 septembre) et a organisé à l’Université de Rouen un Atelier de formation sur Genre et espace public dans l’histoire (5-8 juin 2018), qui a vu la participation d’une quinzaine de doctorant.e.s internationaux et dans lequel sont intervenus, pour le GRHIS, Marc André, Anna Bellavitis et Déborah Cohen..
Dans le cadre du réseau européen ‘Innovative Training Network -Marie Curie 2020’ : CHIBOW -Children Born Of War, deux doctorantes sous la direction de Raphaëlle Branche, Eva Kauper et Angèle Stalder, ont pu réaliser trois années de doctorat financées. Six ateliers de formation ont été organisés par le réseau dans toute l’Europe, avec les quinze doctorants participant à la formation et leurs directeurs et directrices.

Anna Bellavitis a co-organisé, depuis 2016, les Semaines annuelles de formation doctorale de l’Istituto di studi sulle società del Mediterraneo, Consiglio Nazionale delle Ricerche, à Naples, en intervenant comme conférencière à celle de 2016 (3-7 octobre) : Donne e lavoro: attività, ruoli e complementarietà (secc. XIV-XIX) et à celle de 2019 (30 septembre-4 octobre) : Il notaio nella società dell’Europa mediterranea, secc. XIV-XIX).

De nombreuses initiatives ont été réalisées dans le cadre de programmes de recherche internationaux co-dirigés par A. Bellavitis, tels que le projet ANR/FNS (Agence Nationale Française de la Recherche et Fonds National Suisse de la Recherche) GAWS (Garzoni. Apprenticeship, Work, Society in Early Modern Venice), en collaboration avec l’Université de Lille et l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne (2015 -2019), se concrétisant en une base de données de 55.000 contrats d’apprentissage stipulés à Venise de 1575 à 1772, qui sera bientôt consultable en accès libre sur le site du DhLab de l’Ecole Polytechnique Fédérale de Lausanne, grâce à un complexe software réalisé par le DhLab, en lien avec le projet Venice Time Machine du même laboratoire. En 2016, le projet a fait l’objet d’une session de la Renaissance Society of America annual conference, (Boston, 31 mars-2 avril). En 2017, le programme de recherche a fait l’objet de l’Atelier doctoral Apprentissage et transmission des savoirs (Arezzo, 3-7 juillet) et de deux sessions du congrès de l’European Labour History Network à Paris (2-4 novembre). Le colloque international conclusif du projet a eu lieu à Venise, le 4-5 novembre 2019 et les actes devraient être publiés en anglais. Les premiers résultats du projet ont déjà été présentés dans un volume (Garzoni. Apprendistato e formazione tra Venezia e l’Europa in età moderna, Mantoue, 2017) et dans le dernier numéro des Mélanges de l’Ecole Française de Rome Italie-Méditerranée (https://journals.openedition.org/mefrim/6897), codirigés par A. Bellavitis.

Deux nouveaux projets financés par la région avec une forte dimension d’humanités numériques, se sont développés, en lien avec le projet GAWS: le projet GRR-CSN TAGTransmission, Apprentissage, Genre à l’époque moderne (Normandie/Europe) (2017-2019), qui a permis de financer la thèse d’Alexandra Amiot sur l’histoire de l’éducation à Rouen, ainsi que d’impliquer des étudiantes de Master grâce à des vacations, et s’est concrétisé dans la réalisation d’une carte des écoles en Normandie à l’époque moderne ; et le projet MAR.VEN. – Mariegole Veneziane, dans le cadre du RIN CORNUM (2019-2022), qui a permis de financer un post-doc de douze mois dans le but de réaliser une base de données sur les Statuts des corps de métier de Venise (XIIIe-XVIIIe siècle), en collaboration avec le Musée Correr de Venise. François Delisle, IE du GRHIS, a collaboré à ces trois projets, grâce à sa maîtrise des outils informatiques et cartographiques.

Lors de la précédente évaluation HCERES était annoncé un projet de recherche international Producing change : gender and work in early modern Europe, pour lequel on attendait une réponse définitive de la part du Leverhulme Trust. Le projet, coordonné par l’Université de Glasgow, et en collaboration avec les universités de Barcelone, Cambridge, Leyden, Rouen, Uppsala, a été financé (2015-2018) et s’est concrétisé en une série de rencontres internationales, dont une organisée à Venise par A. Bellavitis (16-17 janvier 2019) et en un volume en préparation pour les Cambridge University Press.

Un nouveau programme de recherche international a été co-dirigé par A. Bellavitis : Atelier trilatéral Villa Vigoni / Fondation Maison des Sciences de l’Homme/ Deutsche Forschungsgemeinschaft : Construire l’Archive de l’histoire des femmes et du genre en Europe. Droits, travail et corps du moyen âge à l’époque contemporaine (2017-2019) et il s’est concrétisé en trois rencontres franco-italo-allemandes à la Villa Vigoni (Como).
R. Branche a travaillé au sein du GIS Penser le genre de la violence politique en Afrique. Incidences biographiques, transmissions générationnelles et familiales, financé par l’Institut du Genre. Parallèlement, elle a participé au travail de l’équipe chargée de réaliser un Oxford Handbook sur Gender and War, en interrogeant, dans sa contribution personnelle, la manière dont les guerres de libération influencèrent les rapports de genre dans les sociétés colonisées. Ces thématiques sont présentes au cœur du dossier spécial de la revue 20&21 qu’elle a dirigé avec Julie Le Gac sur les combattants irréguliers et dans l’article écrit dans ce numéro sur l’Armée de Libération Nationale Algérienne. C’est aussi cet intérêt pour les questions de genre et de générations qui l’a amenée a poursuivre ses recherches sur la transmission de l’expérience de guerre dans les familles et notamment au sein des fratries.
L. Bantigny a très largement abordé les questions de genre et de générations dans les livres qu’elle a publiés, 1968, de grands soirs en petits matins (Seuil, 2018), La France à l’heure du monde. De 1981 à nos jours (Seuil, 2019), L’Œuvre du temps. Mémoire, histoire, engagement (Editions de la Sorbonne, 2019) et Révolution (Anamosa, 2019), ou co-dirigés: « Prolétaires de tous les pays, qui lave vos chaussettes ? ». Le genre de l’engagement dans les années 1968, (PUR, 2017), « Sexualités en révolutions XIXe-XXIesiècles » (Dissidences, mars 2016), ainsi que dans plusieurs articles, et notamment la postface de l’ouvrage Filles de mai. 68 dans la mémoire des femmes (Le Bord de l’Eau, 2018), préfacé par Michelle Perrot et plusieurs contributions à l’ouvrage coordonné par Julie Le Gac et Fabrice Virgili, L’Europe des femmes XVIIIe– XXIe siècle (Perrin, 2017).

Parmi les nombreuses publications issues de l’axe 5, on peut encore citer le livre de A. Bellavitis, Il lavoro delle donne nelle città dell’Europa moderna, lauréat du prix Gisa Giani pour ouvrages sur l’histoire du travail des femmes en 2016, dont une édition revue et augmentée a été publiée en 2018 par Palgrave-Macmillan (Women’s work and rights in early modern urban Europe), ainsi que le volume collectif : What is work ? Gender at the Crossroads of Home, Family and Business from the Early Modern Era to the Present, (Berghan Books, 2018) codirigé par A. Bellavitis.

Projet 2021-2026

PROJETS de l’axe 5 : Genre, familles, générations
Responsable: Anna Bellavitis
Les programmes de recherche développés dans les dernières années vont se poursuivre et se concrétiser dans des publications et aussi dans de nouveaux projets, dont seront donnés ici quelques exemples.
En conclusion du programme ANR/FNS GAWS, un volume en anglais est en préparation, en collaboration avec le DhLab de l’EPFL de Lausanne (projet proposé aux éditions Routledge, codir. A. Bellavitis). Mais le résultat le plus important du projet sera la mise en ligne open-access d’une base de données interactive (55.000 contrats d’apprentissage Vénitiens de 1575 à 1772), qui sera effective en 2021. Le projet MAR.VEN sur les Statuts des corps de métier de Venise à l’époque médiévale et moderne, dans le cadre du RIN-CORNUM se poursuivra dans les prochaines années, en collaboration avec le Musée Correr de Venise. (voir plus bas, Axe transversal Humanités numériques). Dans une continuité thématique avec les projets ANR/FNS GAWS et Leverhulme Trust Producing Change, A. Bellavitis prépare actuellement, en collaboration avec l’université Suor Orsola Benincasa de Naples (Italie), un projet sur le travail des jeunes filles et des femmes dans les institutions d’assistance du XVIe au XIXe siècle en France et en Italie. Le projet pourrait prendre la forme d’un programme ANR, ou d’un projet européen. De même, la possibilité de présenter un projet européen à la suite du programme de recherche Producing Change est en discussion au sein du groupe de recherche; entre temps, le projet de volume, issu du programme, a été accepté par Cambridge University Press.
A côté de l’histoire du travail, thématique qui est aussi commune à l’axe 2, selon sa nouvelle formulation, et qui, dans l’axe 5, est plutôt traitée à partir d’une perspective de genre et des relations entre les générations (cf. projets autour de l’apprentissage) les membres de l’axe 5 s’investiront dans les années à venir dans des projets d’histoire de la justice sur la longue durée.
Dans une perspective comparatiste centrée sur les limitations imposées par les autorités masculines à l’exercice de leurs facultés par les femmes, Alexis Grélois s’intéresse actuellement, pour l’époque médiévale, au rôle des religieuses dans les processus juridiques. Cette interrogation pourrait déboucher à moyen terme sur l’organisation d’un colloque trans- période consacré à La seigneurie au féminin.
Déborah Cohen, à côté de la préparation de son HDR propose un nouveau projet de recherche qui donnera lieu, dans un premier temps, à une journée d’étude sur la lettre de femme parente de détenu, une question qui peut être posée pour un axe temporel long, au moins du XVIIIe siècle à nos jours. En fait, on sait que, au moins pour les époques modernes et contemporaines, les taux d’emprisonnement des hommes et des femmes sont très inégaux, les premiers fournissant le plus important contingent. Hors de la prison s’organise donc une vie économique et familiale privée d’homme. C’est d’abord bien sûr une contrainte et une difficulté ; cela peut également être source d’opportunités diverses pour les femmes. Les femmes prennent sur elles de gérer bien des interactions avec le milieu carcéral. Elles interagissent avec l’institution, pour réclamer ou supplier, exiger des droits, demander des passe-droits, exposer leur situation. Dans les périodes où la place de l’avocat est ténue voire inexistante, elles plaident pour obtenir la sortie de leur époux, de leur frère, de leur père. Ce faisant, elles prennent des risques (notamment lorsque, en période de révolutions, elles plaident pour des hommes emprisonnés pour des raisons politiques). Cette position a produit d’abondantes archives d’écritures féminines, pourtant si rares, notamment pour l’Ancien régime. S’y affirment une capacité d’action et une parole capable de se confronter aux institutions et à un milieu d’hommes. Cependant, les femmes peuvent aussi jouer avec les codes de la fragilité féminine, sur le mode de la supplique.

Ludivine Bantigny – membre associée du GRHIS depuis 2022, travaille à trois ouvrages qui abordent directement les enjeux de genre et s’inscrivent dans les projets de l’axe 5. Tout d’abord un livre sur les vies contemporaines de la Commune, dont la parution est prévue en mars 2021 aux éditions La Découverte. L’ouvrage prendra à bras-le-corps une analyse de genre par sa réflexion sur les femmes de la Commune et celles qui se réclament d’elles, en particulier dans différents courants des féminismes. Un autre livre, provisoirement intitulé Lieux communs. Partages et appropriations de l’espace politique,paraîtra fin 2020 aux Éditions de l’Atelier. Cet ouvrage en cours d’écriture s’inscrit dans le prolongement de la semaine doctorale organisée à l’Université de Rouen, « Genre et espace public ». Il prendra place dans la collection « Celles et ceux », lancée par les Éditions de l’Atelier à partir des biographies du Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et du mouvement social.C’est une invitation à prendre en considération les formes pratiques de contre-pouvoirs, des organisations syndicales, des mouvements contestataires et protestataires, à partir d’une échelle locale et dans une approche ancrée dans le rapport aux territoires. Le genre y est une dimension essentielle. En effet, il s’agit de montrer comment se rompt l’opposition entre un espace public et politique occupé par les hommes, et un espace privé et domestique occupé par les femmes – problématique centrale pour l’histoire du genre, depuis la tension antique entre poliset oikos.Enfin, le tome XIX de la collection « Histoire dessinée de la France », conçu avec le dessinateur Joseph Falzon (parution prévue fin 2022, La Découverte), une histoire graphique, proposera de décliner la dimension de genre sous ses différents aspects contemporains : les politisations genrées, les sexualités, le genre des territoires, la lutte contre les inégalités, les formes nouvelles d’émancipations collectives et individuelles…

Les membres de l’axe continueront à co-organiser les semaines de formation en histoire du genre, en collaboration avec les Universités de Madrid Autonoma, Napoli Orientale et Federico II, Roma Tre, Wien; la prochaine, sur le thème Freedom(s) aurait dû avoir lieu le 23-25 juin 2020 à Naples, mais aura lieu en 2021. En 2023 ou 2024 la semaine de formation aura lieu à l’Université de Rouen.