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Projet RIN  Recherche Émergent : PerMA : Production et commerce des perles en verre de la Méditerranée à l’Atlantique 2022-2024

(english below)

https://perma.hypotheses.org

La fabrication de perles en verre a connu une très grande expansion au cours de l’époque moderne et jusqu’au XXe siècle. Il est aujourd’hui l’objet d’une attention nouvelle, il y a récemment eu une reprise de cette production artisanale, aussi bien en France qu’en Italie (cf. Association des Perliers d’Art de France (APAF) ; Association des Verriers au Chalumeau de France (AVCF) ; Comitato per la salvaguardia dell’arte delle perle di vetro veneziane (CPVV).

En France, l’art des perles en verre figure à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel depuis 2018 (réf. 2018_67717_INV_PCI_FRANCE_00404). En Italie, il a été inscrit à l’Inventaire national des éléments du patrimoine culturel immatériel en 2019. En 2020 l’UNESCO a décidé d’inclure l’art de la perle de verre sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (Décision du Comité intergouvernemental 15.COM 8.B.34).

Cette production était particulièrement développée à Venise et s’installa au cours de l’époque moderne dans le reste de l’Europe et notamment en France. Les perles étaient utilisées dans le commerce avec les colonies et dans la traite. Les ports méditerranéens comme les ports atlantiques ont vu transiter des grandes quantités de perles en verre, en direction d’Afrique, de l’Empire Ottoman et de l’Amérique, qui font aujourd’hui l’objet de recherches archéologiques en Europe comme en Amérique et la tradition de fabrication d’ornements en perles en verre est toujours présente en Afrique. Le projet PerMA se propose de suivre, au cours de l’époque moderne, les parcours des perles en verre, de la fabrication à la commercialisation, en se concentrant sur deux lieux à la fois de production et de commercialisation, Rouen et Venise, et de retracer les échanges autour de la technique des perles en verre entre ces deux pôles.

Le travail des perles en verre, fabrication et enfilage en colliers, était et reste surtout un travail de femmes, exercé à la maison ou dans de petits ateliers. Il s’agissait et il s’agit encore souvent de travail au noir, transmis à l’intérieur des familles. Et pourtant, les perles en verre ont eu un rôle important dans la construction de fortunes marchandes à l’époque de la traite et de la colonisation et, aux XIXe et XXe siècle dans la décoration d’intérieur, dans la mode et dans la fabrication de couronnes mortuaires. Il s’agit donc de travailler à la fois sur les techniques et leur transmission ainsi que sur l’organisation de ces ateliers familiaux et surtout féminins, dans la longue durée. Le projet prévoit aussi des contacts et des échanges avec des artisans actifs aujourd’hui en Normandie et à Venise.

Le projet est dirigé par Anna Bellavitis, professeure d’histoire moderne à l’Université de Rouen Normandie. Participent au comité scientifique : Luca Molà, associate professor of history, University of Warwick ; Karin Pallaver, Associate Professor of African History, Università di Bologna ; Francesca Trivellato, Andrew Mellon professor, Institute for Advanced Studies, Princeton.

Deux post-doctorantes ont été recrutées pour le projet : Louise Bonvalet (contrat de 20 mois) ; Lise Levieux (contrat de 4 mois)


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Projet RIN  Recherche Émergent : PerMA : Production et commerce des perles en verre de la Méditerranée à l’Atlantique 2022-2024

https://perma.hypotheses.org

Glass beadmaking is an art form that expanded greatly during the early modern period and into the 20th century. Today it is the object of new attention, there has recently been a revival of this craft production, both in France and Italy (cf. Association des Perliers d’Art de France (APAF) ; Association des Verriers au Chalumeau de France (AVCF) ; Comitato per la salvaguardia dell’arte delle perle di vetro veneziane (CPVV).

In 2018, glass beads were included in the National Inventory of Intangible Cultural Heritage of France (réf. : 2018_67717_INV_PCI_FRANCE_00404) In Italy, glass beads were included in 2019 in the National Inventory of Intangible Cultural Heritage. In 2020 UNESCO decided to include the art of glass beads on the Representative List of the Intangible Cultural Heritage of Humanity (Decision of the Intergovernmental Committee 15.COM 8.B.34).

This production was particularly developed in Venice and during the early modern and modern period it spread to the rest of Europe and especially to France. Glass beads were used in trade with the colonies and in the slave trade. Both Mediterranean and Atlantic ports saw large quantities of glass beads in transit to Africa, the Ottoman Empire and America, which are now the subject of archaeological research in Europe and America. The tradition of making glass bead ornaments is still present in Africa. The PerMA project proposes to follow the path of glass beads from manufacture to marketing during the early modern and modern period, focusing on two places of both production and trade, Rouen and Venice, and to trace the exchanges of glass beads techniques between these two poles.

The work of glass beads, making and stringing them into necklaces, was and still is mainly a women’s job, carried out at home or in small workshops. It was and still is often undeclared work, transmitted within families. However, glass beads played an important role in the construction of merchant fortunes during the trade and colonisation periods and, in the 19th and 20th centuries, as ornaments for clothes, hats or lamps. The aim is therefore to work on the techniques and their transmission as well as on the organisation of these family workshops, especially for women, over the long term. The project also includes contacts and exchanges with artisans active today in Normandy and Venice.

The project is directed by Anna Bellavitis, Professor of Modern History at the University of Rouen Normandie. The scientific committee includes Luca Molà, associate professor of history, University of Warwick; Karin Pallaver, Associate Professor of African History, Università di Bologna; Francesca Trivellato, Andrew Mellon professor, Institute for Advanced Studies, Princeton.

Two post-doctoral students have been recruited for the project: Louise Bonvalet (20-month contract); Lise Levieux (4-month contract).