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AAC/CFP : Rock, engagements et émancipations (1950-2020) / Rock, Activism and Liberation (1950-2020)

Date / Heure
Date(s) - 15/04/2024 - 30/06/2024
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Colloque international

(English below)

© Syd Shelton

dirigé par Jean-Christophe Aplincourt, Pascal Dupuy et Joann Élart

Université de Rouen Normandie, GRHis – Le 106
12-14 mars 2025

Argumentaire

Dans la conscience collective, Woody Guthrie (1912-1967) incarne un musicien engagé contre toutes les injustices sociales et économiques. Il est l’un des protest singers les plus connus de la première moitié du XXe siècle, celui qui, convaincu du pouvoir de la musique et de ses mots, avait affiché sur sa guitare l’inscription : “This machine kills fascist”. John Steinbeck l’associait même à l’esprit de liberté et de résistance qui animerait le peuple américain. La réalité, telle qu’elle nous a été confiée par ses biographes, fait apparaître un musicien au discours plus complexe et dont l’engagement idéologique progressiste doit être partiellement nuancé. Néanmoins, même avec ses ambiguïtés, il représente un chanteur qui, par ses mots, fit courageusement état de ses convictions contre l’oppression et en faveur de la liberté d’expression. Il fut enfin, peut-être et surtout, pour les amateurs de rock, celui qui allait inspirer Bob Dylan, Bruce Springsteen aux États-Unis ou Joe Strummer (connu sous le surnom de Woody pendant ses années pré-Clash) au Royaume-Uni, soit trois figures emblématiques du musicien engagé du dernier tiers du XXe siècle dans le monde du rock anglophone. De même, mais à l’inverse et    s’ils    sont    souvent    plus    discrets,    on    relève    quelques    groupes / chanteurs·chanteuses qui ont affiché un soutien déterminé à une idéologie droitière et parfois extrême. Il y a donc une tradition d’engagement politique aux accents idéologiques divers dans la musique rock qui remonterait à d’anciennes figures charismatiques, en un combat inlassablement renouvelé et transformé par de nouveaux musiciens.

Cet engagement dans la chanson n’est évidemment pas récent et bien avant l’avènement de la musique enregistrée, les ballades du Moyen-Âge, de l’époque moderne ou les chansonniers du XIXe et XXe siècles furent, en particulier lors d’événements ou de situations de crises (guerres, révoltes, frondes, révolutions, etc.), des armes de combat fréquemment utilisées par les polémistes et redoutées par les pouvoirs et les autorités. La musique, le rock et toutes ses déclinaisons n’ont donc jamais été à l’écart de la prise de parole politique, même si dans le cas d’une musique née au début des années 50, elle a pu apparaître à l’occasion naïve, limitée, voire démagogique. De même, cet engagement politique a pu se muer dans les dernières décennies en un combat émancipateur porteur d’une volonté de prise de conscience multiple, autour de la défense de quelques grandes causes environnementales ou de lutte contre les injustices sexuelles, sociales, politiques et économiques planétaires.

L’ambition de ce colloque est de faire le point sur les diverses formes d’engagement et d’émancipations des acteurs·autrices du rock et des musiques actuelles, à travers leurs productions, leurs actions, leurs comportements ou leurs parcours, en se concentrant en particulier sur les engagements relevant d’une volonté émancipatrice et d’opposition aux normes idéologiques, sociales, économiques, culturelles ou religieuses. Ces questions seront abordées au sein d’une chronologie large, débutant au lendemain de la Seconde Guerre mondiale jusqu’à nos jours, à travers tous types de musique relevant de la définition ample de “rock”, et à partir d’interrogations se voulant interdisciplinaires. Ainsi, les propositions émanant d’historiens, de sociologues, de musicologues ou de politologues sont notamment les bienvenues. Elles devront pouvoir s’insérer dans l’un des axes prédéfinis suivants :

Axe 1. Création, engagement et émancipations

À sa naissance, le rock a semblé ne pas vouloir s’engager, prendre partie ou s’exprimer librement, pratiquant ainsi une forme d’auto-censure. L’idéologie, comme la politique, ne faisaient pas partie de ses thématiques privilégiées, ses paroles s’attachant plutôt à des objets plus frivoles, mais en cohérence avec l‘âge et les attentes de son public. Progressivement cependant, autour des années 60, également influencé par d’autres courants musicaux, le rock et la pop deviennent plus sensibles au contexte politique et aux profonds bouleversements sociétaux qui bruissent, puis éclatent autour d’eux, les chanteurs·chanteuses ne se privant plus de s’exprimer sur des sujets polémiques et politiques. L’avènement définitif du 33 tours permet également aux artistes de glisser dans leurs productions des chansons suggérant leurs engagements, leurs désirs émancipateurs ou reflétant leurs prises de positions sans être soumis au succès du seul tube et à celui du hit parade. Si certains artistes continuent dans une veine résolument festive et dansante, d’autres, au contraire, embrassent les combats politiques du temps n’hésitant plus, fort de leur popularité, à s’insurger, se révolter ou dévoiler leurs convictions. Les prises de positions deviennent de plus en plus apparentes et touchent à des causes et à des combats pluriels. Bientôt, avec l’apparition d’autres déclinaisons musicales, la musique “pour bouger” va également s’autoriser à afficher ses opinions, faisant réfléchir et danser à la fois. Cette nouvelle tendance, certes non-généralisée, touche à tous les genres et sous-genres que le rock et la pop déclinent et inventent depuis plus de soixante-dix ans.

À partir des artistes eux·elles-mêmes, de leurs comportements, de leurs productions  et / ou   de   leur   processus  créatif,  nous   souhaiterions   que   les communications de cet axe abordent les divers engagements progressistes ou conservateurs, cette soif d’émancipation et cette volonté de se positionner sur les grands enjeux sociétaux du temps, lorsqu’il s’est agi, en particulier, de dénoncer les injustices, défendre les minorités ou s’exprimer en faveur des grandes causes de la seconde partie du XXe  siècle et du début du XXIe siècle. On pourra ainsi s’intéresser aux textes eux-mêmes, mais aussi aux prises de paroles des artistes en concert ou dans les médias lorsqu’ils·elles évoquent les questions de société, ou au contraire, s’attacher à mettre en lumière les controverses autour de l’émancipation, l’engagement ou de désengagement des artistes, souvent interpellés et considérés comme des porte-paroles générationnels, à la manière d’un John Lennon qui a pu apparaître, dans les années 70, comme l’incarnation de la figure de la contre- culture au sein de la société musicale. Mais on pourra également se pencher, dans une liste non-exhaustive, sur les divers combats musicaux anti-racistes, anti apartheid, anti-communistes, sur le rock identitaire, sur les campagnes en faveur de l’inscription électorale (Vote on the Rocks), en faveur de la cause féministe (Riot Grrrls), de l’écologie ou en opposition ou en faveur de quelques grandes figures politiques. On pourra s’intéresser également aux appels au boycott, des artistes eux-mêmes, fédérant leur public contre un ennemi commun, mais aussi la tendance plus récente du public lui-même contre un artiste qui ne respecte pas les valeurs défendues et véhiculées dans son œuvre. On pourra enfin s’interroger sur les “moments politiques et esthétiques” parfois non verbalisés comme tels et pourtant historiques.

Axe 2. Organiser l’engagement

Le concert devient un lieu de communion à partir de la fin des années 1960, réunissant des artistes défendant une action de charité ou d’émancipation. S’organisent alors progressivement des manifestations d’ampleurs diverses, réunissant un public partageant aspirations et valeurs identiques. À la fois nouvelle forme d’organisation du spectacle et prise de conscience que la musique peut devenir le théâtre d’émancipation ou de soutiens, le festival de Woodstock, dix ans après la “naissance” du rock, incarne, du moins dans son affichage publicitaire, cette nouvelle manière de revendiquer grâce à la musique. Rapidement, d’autres promoteurs suivent cet exemple, s’engageant pour des causes diverses. Si les critiques s’en prennent sans attendre aux bénéfices financiers de tels événements, il n’en reste pas moins que tous saluent les réactions médiatiques que ces manifestations entraînent.

Cet axe s’intéressera donc à un type important d’engagement musical public : les concerts émancipateurs, soit ces manifestations qui, prenant conscience d’une situation de crise ou d’injustice, sont organisées afin d’attirer l’attention du public et récolter des fonds précieux pour essayer d’y remédier. Les thématiques et les exemples sont nombreux ; nous n’en avons ici retenu que les plus marquants.

  • La lutte  contre  la  faim  dans  le  monde.  The  Concert  for  Bangladesh organisé par George Harrison, en août 1971, est l’un des premiers à introduire le concept de concert de charité, réunissant des stars internationales comme Bob Dylan, Ringo Star ou Eric Clapton. L’action, plus que l’engagement, d’une poignée d’artistes populaires, réunis pour une cause considérée comme juste, a pour but d’attirer l’attention d’un large public sur l’urgence de l’intervention auprès des populations sinistrées du Bengale, face à l’inaction de leur gouvernement et de la communauté internationale. Cette initiative allait inspirer d’autres artistes alors que de nouvelles crises humanitaires majeures éclatent à travers le monde. Paul McCartney et les Concerts for the People of Kampuchea (Londres, 1979) s’attaquent ainsi à la famine au Cambodge, Bob Geldof et le Live Aid (Londres et Philadelphie, 1985) à la situation dramatique de la population éthiopienne. Ces quelques manifestations généralisent, dans les années 1980, les initiatives de « Charity Business ».
  • Soutenir la science et lutter contre les maladies. Le concert Freddie Mercury Tribute en 1992 est plus qu’un hommage au chanteur de Queen, mais un événement organisé par le Fondation Mercury pour lutter contre le sida dont est mort le chanteur, à laquelle fera écho en France le festival Solidays organisé depuis 1999 par l’association Solidarité Sida.
  • Populations traumatisées. Music for Montserrat (Londres, 1997) cherche à lever des fonds pour la reconstruction de l’île ravagée par l’éruption de la Soufrière. À peine un mois après le 11 septembre 2001, Paul McCartney organise The Concert for New York City au bénéfice des victimes des attentats.

Axe 3. Émancipations et contestations

Seconde perspective de l’émancipation en public, les concerts de dénonciations et les rassemblements contestataires. Au-delà des causes humanitaires, le combat des artistes peut s’afficher lors de grandes manifestations de contestation. La notoriété des artistes participe à la médiatisation de la lutte ou permet de légitimer ses convictions auprès d’une plus large communauté. Quelques exemples :

  • Autour de Jackson Browne, les concerts No Nukes organisés par les MUSE en 1979 protestent ainsi contre l’utilisation de l’énergie nucléaire, tout comme le concert organisé à l’issue de la marche Nuclear Disarmament Rally en 1982, contre les armements nucléaires. Avec la série de concerts A Conspiracy of Hope organisés en 1986 avec U2 et Police, Amnesty International cherche à replacer au centre des débats les questions des droits de l’homme, manifestations suivies, deux ans plus tard, de la tournée mondiale Human Rights now ! En 2005, en marge du G8, le Live 8 cherche, quant à lui, à faire pression sur les gouvernements des pays les plus riches afin d’effacer la dette des pays les plus pauvres, parallèlement à la campagne britannique Make Poverty History. La prise de conscience de la crise climatique a donné lieu en 2007 au Live Earth qui proposait, autour de Madonna, huit concerts programmés simultanément dans le monde et retransmis dans 129 pays. La journée mondiale des réfugiés, des demandeurs d’asile et des apatrides a également donné lieu en 2019 au Concert solidaire à Paris soutenu par Amnesty International.
  • Lengagement auprès des populations fragiles et démunies. Sur une plus petite échelle et antérieurement à ces festivals de plus en plus gigantesques, on relève également des actions visant à soutenir des segments défavorisés de la population. Ainsi en 1972, le Festival of Hope avec James Brown en tête d’affiche ou One to One autour de John Lennon, récoltent des fonds afin de venir en aide aux enfants handicapés, tandis qu’un peu plus tard, Bev Bevan et son Heart Beats 86, s’organise afin de soutenir l’hôpital pour enfants de Birmingham au Royaume-Uni. Depuis 1985, le concert annuel Farm Aid à l’initiative de Willie Nelson et de Neil Young cherche à collecter des fonds pour venir en aide aux agriculteurs américains endettés, tandis qu’à Dublin en 1986 est organisé le Self Aid autour d’Elvis Costello au bénéfice des chômeurs, et qu’en France, les Enfoirés viennent soutenir l’action des Restos du cœur depuis 1985 en faveur des démunis.

Au-delà de l’organisation de ces spectacles gigantesques, des causes et du rôle des artistes, soit tout un ensemble qui peut faire l’objet de communications, on pourra également dans cet axe s’intéresser aux organismes internationaux (UNICEF, ONU, Amnesty International, etc.) pour lesquels ces grands concerts médiatisés deviennent un outil de communication de masse extraordinaire et un moyen de fédérer ou d’attirer de nouveaux militants.

Axe 4. Émancipations et industries culturelles

Quels sont les effets d’une chanson ou d’un concert sur l’émancipation personnelle? Comment s’investit-on dans la défense d’une cause et comment né l’engagement d’un artiste et / ou de son public ? Les industries culturelles favorisent-elles ces élans émancipateurs ou, au contraire, s’attachent-elles à les normaliser, à les récupérer ou à les effacer ?

Dans cet axe, nous souhaiterions voir aborder des sujets touchant à la radio, à la télévision, au cinéma, à la presse, aux maisons de disques, aux réseaux sociaux, pourquoi pas à la publicité, etc., en essayant de mesurer leurs attitudes vis-à-vis de l’engagement et de l’émancipation. Les industries culturelles peuvent-elles servir une  cause ou  au  contraire  s’en  servir  d’alibi ?  Quel rôle  jouent-elles  sur les nouveaux combats idéologiques apparus depuis une cinquantaine d’années et qui opposent d’un côté l’autoritarisme, le masculinisme, le militarisme et l’exploitation débridée des ressources environnementales, et de l’autre le collectivisme, le multiculturalisme, le féminisme, le pacifisme et la conscience écologique ?

Axe 5. SMAc et émancipations : bilan et états des lieux

Élaborées par la volonté croisée d’acteurs (minorités sociales innovantes) et progressivement de la puissance publique, les Scènes de Musiques Actuelles sont des lieux dédiés à différentes pratiques (concerts, répétition, création, action culturelle, etc.). Nées dans les années 1980, celles-ci ont essaimé sur l’ensemble du territoire national et suscité, par leurs effets sommatifs, une mutation du paysage culturel et artistique. Un tel réseau fait l’envie des artistes à l’échelle internationale car il s’avère assez unique à cet étage de la musique.

Pour autant, ce surgissement est aujourd’hui soumis à l’épreuve du temps et les SMAc rencontrent comme toutes les organisations des questionnements sur leur devenir. Cette incertitude et ces interrogations amènent des questions de fond telles que l’émancipation est-elle transitive ? Si oui, une organisation collective comme celles-là peut-elle être durablement émancipatrice ? À quels exemples historiques peut-on se référer ? L’éducation populaire, les syndicats, le mouvement associatif, les coopératives ont des points communs, tout comme certains services publics (la sécurité sociale, les musées, théâtres, conservatoires de musique, etc.)

En ouvrant le champ des comparaisons, il est certainement possible de trouver des solidarités, des similitudes et des repères historiques afin de mieux inscrire l’épopée des Scènes de Musiques Actuelles parmi de nombreux mouvements civiques et ainsi d’actualiser leurs perspectives. Les inscrire dans le temps long est à la fois prendre en compte la réalité, mais aussi réinventer à chaque époque une nouvelle pertinence, donc rendre possibles de nouveaux devenirs à partir d’une pensée contemporaine. Ces réflexions et ces questionnements seront au cœur de l’axe 5 qui invite les acteurs·actrices et les observateurs des Scènes de Musiques Actuelles à proposer une communication.

Conditions d’inscription

Les propositions de communication sont à soumettre en français ou en anglais avant le 30 juin 2024 aux adresses de Pascal Dupuy (pascal.dupuy@univ-rouen.fr) et Joann Élart (joann.elart@univ-rouen.fr). Elles comprendront le titre de la communication, un bref résumé (1000 signes maximum) et une courte présentation bibliographique (500 signes maximum). Les communications retenues par le comité scientifique pourront être prononcées en français ou en anglais.

Les frais de transports seront à la charge des participants (des conditions particulières seront accordées aux doctorants et jeunes docteurs). L’organisation du colloque prendra en charge l’hébergement, les repas, la soirée de gala.

Comité d’organisation

  • Jean-Christophe APLINCOURT (106, directeur)
  • Nathalie CORDIER (106, responsable action culturelle)
  • Pascal DUPUY (université de Rouen Normandie, Maître de conférences, historien)
  • Joann ÉLART (université de Rouen Normandie, Maître de conférences, musicologue)

Comité scientifique

  • Jean-Christophe APLINCOURT (106, directeur)
  • Pascal DUPUY (université de Rouen Normandie, Maître de conférences, historien)
  • Joann ÉLART (université de Rouen Normandie, Maître de conférences, musicologue)
  • Stéphane ESCOUBET (université Toulouse Jean Jaurès, PRAG, musicologue)
  • Gérôme GUIBERT (Sorbonne Nouvelle, Professeur des universités, sociologue)
  • Christophe PIRENNE (Université de Liège, Professeur, musicologue)
  • Florence TAMAGNE (Université de Lille III, Maître de conférences, historienne)
  • Sophie    VICTORIEN     (CNRS,   CLAMOR   UAR   3726,   Ingénieure   de    recherche, historienne)

Orientations bibliographiques

Baker Catherine, The Routledge Handbook of Popular Music and Politics of the Balkans, Routledge, 2024, 704 p.

Carlet Yasmine, Stand Down Margaret ! L’engagement de la musique populaire britannique contre les gouvernements Thatcher, Clermont-Ferrand, Éditions Mélanie Séteun, 2004, 114 p. [en ligne sur OpenEdition Books]
https://books.openedition.org/ms/1274?lang=fr

Delmas Yves, Gancel Charles, Protest song. La chanson contestataire dans l’Amérique des sixties, Paris, Textuel, 2005.

Guibert Gérôme, « Détourner le contrôle ? Le cas de la Fédération des lieux de musiques actuelles », Sociologies pratiques, 2011/1, n° 22, p. 79-92 [en ligne sur CAIRN]         https://www.cairn.info/revue-sociologies-pratiques-2011-1-page-79.htm

Peddie Jan, Popular Music and Human Rights, Routledge, 2012, 222 p.

Reed  Thomas,  « Famine,  Apartheid  and  the  Politics  of  “Agit-Pop”-  Music  as (Anti)colonial Discourse », Cercles, n° 3, 2001 (Musique Populaire Britannique et Americaine: Subversion et/ou Divertissement ?), p. 96-113 [en ligne et téléchargeable] http://www.cercles.com/n3/reed.pdf

Seca Jean-Marie, Carlet Yasmine, « Vingt ans de Live Aid : comment le charity rock a-t-il transformé l’engagement politique en musique populaire », Cahiers de psychologie politique n°7, juillet 2005 (Musiques et politique), p. 16-40, 2007 [en ligne]
https://cpp.numerev.com/articles/revue-7/657-vingt-ans-de-live-aid-comment-le-charity-rock-a-t-il-transforme-l-engagement-politique-en-musique-populaire

Renton David, Never again. Rock Against Racism and the Anti-Nazi Leaugue (1976-1982), Routledge Books, 2018.

Springer Robert. « Chuck Berry: conformiste ou contestataire ? », Cercles, n° 3, 2001 (Musique Populaire Britannique et Americaine: Subversion et/ou Divertissement?), p.96-113 [en ligne et téléchargeable]
http://www.cercles.com/n3/springer.pdf

 

International conference

© Syd Shelton

organised by Jean-Christophe Aplincourt, Pascal Dupuy and Joann Élart

Université de Rouen Normandie, GRHis – Le 106

12-14 March 2025

 

In the collective consciousness, Woody Guthrie (1912-1967) represents the embodiment of a musician fighting social and economic injustices. One of the most renowned singers of the first half of the twentieth-century, Guthrie, in a testament to his conviction of the power of music and lyrics, inscribed on his guitar, “This machine kills fascists.” John Steinbeck even associated him with the spirit of freedom and resistance that animates the American people. The reality, as revealed to us by his biographers, suggests a musician whose progressive ideological commitment needs to be partially tempered. Nevertheless, despite his ambiguities, he represents a singer who, through his words, courageously expressed his convictions against oppression and in favor of freedom of expression. Lastly, and perhaps most importantly for rock fans, he was the artist who inspired Bob Dylan, Bruce Springsteen in the United States and Joe Strummer (known as Woody during his pre-Clash years) in the United Kingdom, three emblematic figures of the politically engaged musician of the last third of the twentieth century. Similarly, though more discreetly, there have been a number of bands / singer-songwriters who have displayed support for right-wing and/or extremist ideologies. A tradition of political commitment from various ideological perspectives animates rock music and can be traced back to individual charismatic musicians from the past. This tradition is constantly being reified, renewed, and reshaped by new generations of musicians.

Political activism in songs is obviously not a new phenomenon. From the ballads of the Middle Ages through to the songwriters of the nineteenth and twentieth- centuries, various crises (wars, revolts, uprisings, revolutions) inspired the creation of music that was like a weapon, utilized by activists and feared by authorities. Rock music and all its variations have also never been immune from political discourse, even if in the case of a genre born in the early 50s, it has occasionally appeared naïve or rather superficial. Similarly, in recent decades this political awareness has been transformed into a device for empowerment, raising awareness on many fronts, from the defense of a number of major environmental causes to the fight against sexual, social, political and economic injustice on a global scale. The objective of this conference is to take a closer look at the various forms of activism and empowerment of rock and contemporary music performers, through their work, their positions and their career, focusing in particular on activism based on a desire for liberation and in opposition to ideological, social, economic, cultural or religious norms. These topics will be addressed within a broad chronology, from the aftermath of the Second World War to the present day, through all types of music that fall within the loose definition of “rock”, and on the basis of deliberately interdisciplinary approach. Proposals from historians, sociologists, musicologists and political scholars are particularly welcome. Proposals must address one of the following predefined topics:

Theme 1. Creation, activism and emancipation

At its inception, rock music was decidedly apolitical. However, beginning with the political turmoil of the 1960s and continuing to the present, bands and singer- songwriters have tackled controversial topics and engaged actively in the cultural conflicts, social causes, and political battles of their day. The papers in this section will  interrogate  the  positions adopted  by  musicians  through  their  statements, music, and activism with regard to contemporary controversial issues; artists who became generational spokespersons; and music and musicians that became counter-cultural touchstones.

Theme 2. Promoting activism

Papers in this section will focus on venues for music and activism. More specifically, papers will address concerts and festivals as platforms for promoting activism and expressing empowerment, and solidarity. These spaces of communion brought together artists and their audiences in support of particular causes and shared values.

Theme 3. Activism and protest

The second aspect of public activism involves protest concerts and rallies. In addition to humanitarian causes, artists can also take part in major protest events. The artists’ notoriety helps to publicize the struggle or to legitimize their beliefs to a wider community. In addition to the organization of these events, the causes and the role of the artists – a whole range of issues that could be the subject of communications – this section welcome papers on international organizations (UNICEF, UN, Amnesty International, etc.) for whom these major media concerts become an extraordinary mass communication tool and a means of federating or attracting new supporters.

Theme 4. Empowerment and cultural sector

What are the effects of a song or concert on personal liberation? How does one become involved in supporting a cause and how is the activism of an artist and/or their audience generated? Does the cultural sector promote these emancipatory impulses or, on the contrary, does it seek to normalize, appropriate or erase them?

This section will address issues relating to radio, television, cinema, the press, record companies, social networks, advertising, etc. In an attempt to gauge the attitudes of the above to activism and empowerment, the following questions are amongst the many that can be asked: how does the cultural sector serve a cause or, on the contrary, manipulate it? What role have records companies played in the ideological disputes that emerged over the last fifty years.

Theme 5. SMAc and emancipation: assessment and current situation

The Scènes de Musiques Actuelles (live music venues) were created by a mix of players and by public authorities, and are dedicated to a variety of practices (concerts, rehearsals, creation, cultural action, etc.). Created in the 1980s, these venues have spread across France and have had a transformative effect on the cultural and artistic landscape. However, this emergence is now subject to the test of time, and the SMAc, like all organizations, are faced with queries about their future. This uncertainty and these questions raise fundamental interrogations such as whether empowerment is transitive. If so, can a collective body such as these be sustainably liberating? What historical examples can we point to? Popular education, trade unions, the associative movement and cooperatives all have points in common, as do certain public services (social security, museums, theatres, music conservatoires, etc.). By broadening the scope, it is certainly possible to identify solidarities, similarities and historical points of reference in order to place the Scènes de Musiques Actuelles epic more firmly within the context of numerous civic movements and thus update their perspectives. If we consider them over the long run, we are not only taking reality into account, but also reinventing a new relevance for each time period, thus making new futures possible on the basis of contemporary thinking. These reflections and questions will be at the heart of Theme 5, which invites anyone involves with the Scènes de Musiques Actuelles to submit a paper.

Conditions of Registration

Proposals for papers should be sent in either French or English before 30 June 2024 and addressed to Pascal Dupuy (pascal.dupuy@univ-rouen.fr) and Joann Élart (joann.elart@univ-rouen.fr). They should include the paper’s title, a brief abstract (1000 characters maximum), and a short bibliography (500 characters maximum).

Papers accepted by the scientific committee will have to be presented in French or in English.

Unfortunately, we are unable to cover travel expenses (special conditions will be granted to doctoral students), but meals and accommodation will be provided for all participants.

Organising committee

  • Jean-Christophe APLINCOURT (106, directeur)
  • Nathalie CORDIER (106, responsable action culturelle)
  • Pascal DUPUY (université de Rouen Normandie, Maître de conférences, historien)
  • Joann ÉLART (université de Rouen Normandie, Maître de conférences, musicologue

Scientific committee

  • Jean-Christophe APLINCOURT (106, directeur)
  • Pascal DUPUY (université de Rouen Normandie, Maître de conférences, historien)
  • Joann ÉLART (université de Rouen Normandie, Maître de conférences, musicologue)
  • Stéphane ESCOUBET (université Toulouse Jean Jaurès, PRAG, musicologue)
  • Gérôme GUIBERT (Sorbonne Nouvelle, Professeur des universités, sociologue)
  • Christophe PIRENNE (Université de Liège, Professeur, musicologue)
  • Florence TAMAGNE (Université de Lille III, Maître de conférences, historienne)
  • Sophie VICTORIEN (CNRS, CLAMOR  UAR 3726, Ingénieure de recherche, historienne)

Bibliographic references

Baker Catherine, The Routledge Handbook of Popular Music and Politics of the Balkans, Routledge, 2024, 704 p.

Carlet Yasmine, Stand Down Margaret ! L’engagement de la musique populaire britannique contre les gouvernements Thatcher, Clermont-Ferrand, Éditions Mélanie Séteun, 2004, 114 p. [en ligne sur OpenEdition Books]
https://books.openedition.org/ms/1274?lang=fr

Delmas Yves, Gancel Charles, Protest song. La chanson contestataire dans l’Amérique des sixties, Paris, Textuel, 2005.

Guibert Gérôme, « Détourner le contrôle ? Le cas de la Fédération des lieux de musiques actuelles », Sociologies pratiques, 2011/1, n° 22, p. 79-92 [en ligne sur CAIRN]
https://www.cairn.info/revue-sociologies-pratiques-2011-1-page-79.htm

Peddie Jan, Popular Music and Human Rights, Routledge, 2012, 222 p.

Reed  Thomas,  « Famine,  Apartheid  and  the  Politics  of  “Agit-Pop”-  Music  as (Anti)colonial Discourse », Cercles, n° 3, 2001 (Musique Populaire Britannique et Americaine: Subversion et/ou Divertissement ?), p. 96-113 [en ligne et téléchargeable]
http://www.cercles.com/n3/reed.pdf

Seca Jean-Marie, Carlet Yasmine, « Vingt ans de Live Aid : comment le charity rock a-t-il transformé l’engagement politique en musique populaire », Cahiers de psychologie politique n°7, juillet 2005 (Musiques et politique), p. 16-40, 2007 [en ligne]
https://cpp.numerev.com/articles/revue-7/657-vingt-ans-de-live-aid-comment-le-charity-rock-a-t-il-transforme-l-engagement-politique-en-musique-populaire

Renton David, Never again. Rock Against Racism and the Anti-Nazi Leaugue (1976-1982), Routledge Books, 2018.

Springer Robert. « Chuck Berry: conformiste ou contestataire ? », Cercles, n° 3, 2001 (Musique Populaire Britannique et Americaine: Subversion et/ou Divertissement ?), p. 96-113 [en ligne et téléchargeable]
http://www.cercles.com/n3/springer.pdf

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