Archives

Histoire de la mafia. Au-delà des préjugés

Jean-Yves Frétigné, Histoire de la mafia. Au-delà des préjugés, Fayard, 384 p., 16/04/2025

Dans cet essai captivant, Jean-Yves Frétigné remet en question les idées reçues sur la mafia. À travers un voyage historique riche, il explore l’évolution de cette « Honorable Société » depuis ses débuts jusqu’à nos jours. En s’appuyant sur le cinéma, la littérature et le droit, il dévoile la réalité derrière les mythes et redonne la parole aux figures marquantes de cette histoire : des mafieux célèbres aux magistrats courageux, en passant par les victimes et les mouvements antimafieux.
Cosa Nostra, souvent perçue comme une organisation noble aux racines prestigieuses, aurait-elle vraiment aidé les Alliés lors du débarquement en Sicile en 1943 ? Peut-il exister une « bonne » mafia, respectueuse des valeurs familiales et religieuses, qui aurait sombré après la Seconde Guerre mondiale ? Aujourd’hui, est-elle toujours aussi puissante face à un État italien prétendument affaibli et une société sicilienne supposée paralysée ?
Une fascinante histoire qui retrace l’origine des préjugés pour mieux les démonter.

Brève histoire des socialismes en France

Julien Chuzeville, Brève histoire des socialismes en France, Libertalia, 320 p., 11 avril 2025

Présentation

« Ce livre parle d’une époque où le mot “socialisme” était subversif. Les socialistes étaient alors en opposition ouverte contre la société capitaliste, qu’ils voulaient renverser pour mettre en place un monde complètement différent – qu’ils appelaient souvent “communisme”. Pour eux, socialisme et communisme tendaient essentiellement au même but. Ces mots aujourd’hui usés ont pourtant désigné l’espoir d’un monde meilleur, l’espoir de la fin des oppressions. »

En 1905, tous les socialistes en France s’unissent dans le Parti socialiste – Section française de l’Internationale ouvrière (SFIO). Ce parti unifié se divise plus tard, avec la création du Parti communiste. Tous les courants socialistes et communistes postérieurs viennent de la SFIO, ou de ses scissions, ce qui lui donne un rôle fondamental dans l’histoire.
Il y a plus d’un siècle, des militantes et militants socialistes luttaient pour abolir l’exploitation ; contre l’impérialisme et contre le colonialisme ; pour l’égalité femmes-hommes. Ce livre explore leurs buts et les moyens employés, à commencer par leur conception de la démocratie et de l’action politique.

Un ouvrage accessible et érudit, s’arrêtant sur les grands moments qui ont jalonné l’histoire de la gauche française.

Les Marxismes

Jean-Numa Ducange, Les Marxismes, PUF, coll. Que sais-je ?, 128 pages, 29 janvier 2025

Parmi les grands courants de pensée de l’histoire contemporaine, le marxisme occupe une place à part. Né après la mort de Karl Marx dans le contexte de développement des partis ouvriers, il est devenu l’une des idéologies les plus influentes du XXe siècle, revendiquée par des régimes politiques et de nombreux intellectuels de sensibilités diverses.
Tour à tour, Jean-Numa Ducange expose les principes fondamentaux du marxisme, puis il présente ses multiples déclinaisons au XXe siècle, depuis sa version stalinienne la plus rigide jusqu’aux nombreux courants critiques qu’il nourrit intellectuellement pendant des décennies. Enfin, il rend compte de l’éclatement en « mille marxismes » après la chute du mur de Berlin, soit la période de son incontestable déclin, contrebalancé toutefois par quelques renouveaux récents dans le contexte de la crise du capitalisme.

Plus d’informations sont disponibles sur le site de l’éditeur.

Byzance après Byzance, Les Byzantinistes d’hier, et d’aujourd’hui (Avec Anne-Marie Cheny) !

L’Empire byzantin a été porté sur les fonts baptismaux en 330 par Constantin le Grand, en fondant Byzance, la nouvelle capitale de l’Empire romain d’Orient. Il devient avec Théodose, puis, en 527, avec Justinien et l’impératrice Théodora, l’épicentre d’une grande civilisation qui va prospérer jusqu’en 1453, date fatidique de la chute de Constantinople. Le « Cercle des Byzantinistes », qui vient d’être publié aux éditions Les Belles Lettres, fait la démonstration que la civilisation byzantine demeure un référentiel paradigmatique pour l’Europe. Pour en parler, Carol SABA reçoit Anne-Marie CHENY, son auteure, maîtresse de conférences en histoire moderne à l’Université de Rouen qui nous parlera de l’invention et du développement des « études byzantines ». Il est question de l’itinéraire de ces lettrés européens qui, en parcourant l’Empire ottoman à la recherche de manuscrits grecs antiques, ont rencontré la civilisation byzantine et contribuèrent, bon gré malgré, à l’invention des « études byzantines ». Parmi eux, on retrouve la figure centrale et cosmopolite de Nicolas-Claude Fabri de Peiresc, passeur de culture, représentant de l’humanisme érudit, prince de la République des Lettres et magistrat provençal descendant d’une riche famille de la noblesse pisane installée en Provence depuis le XIIIème siècle. Il y a aussi Lukas HOLSTE, philologue allemand et bibliothécaire du pape, qui souhaitait travailler sur « la ville et l’empire de Constantinople », mais aussi Louis COUSIN, le premier historien de Byzance, de Montesquieu et de Condorcet. Quelle est l’actualité d’aujourd’hui pour les études byzantines ? Anne-Marie CHENY qui est également l’auteure de « Une bibliothèque byzantine » aux éditions Champ Vallon, vous l’explique dans l’édition n° 118 de l’Orthodoxie, ici et maintenant.

Maréchal, vous voilà ! Les voyages de Pétain ou la France rêvée de Vichy (1940-1944)

Rémi Dalisson, Maréchal, vous voilà ! Les voyages de Pétain ou la France rêvée de Vichy (1940-1944), Champ Vallon, coll. EPOQUES, 288 pages, 21 mars 2025

Quand l’hymne du régime de Vichy, Maréchal nous voilà est créé au printemps 1941, Pétain est déjà parti sur les routes sillonner la zone Sud depuis plusieurs mois. En effet, voyager et visiter le plus de régions et de communes possible est capital pour un régime à la légitimité faible et vite entré dans la Collaboration. Vichy, tout entier incarné par son chef entend y établir un « dialogue » direct avec les Français et y promouvoir ses thématiques résumées par le slogan « travail, famille, patrie ». En l’espace de quatre ans le Maréchal surnommé le « vainqueur de Verdun » effectue près d’une centaine de visites, parfois contestées, en des lieux savamment choisis. Leur préparation, encadrement, mise en scène triomphale, mais aussi leur permanence jusqu’en 1944, révèlent la troublante fascination du pays pour un régime autoritaire antirépublicain.

Plus d’informations sont disponibles sur le site de l’éditeur.

Republika we krwi. Berlin, Wiedeń: u źródeł nazizmu

Jean-Numa Ducange, Republika we krwi. Berlin, Wiedeń: u źródeł nazizmu, biblioteka Le Monde diplomatique, 372 stron, 2024

Version française

Opis

Kiedy 30 stycznia 1933 r. w Niemczech do władzy doszedł Adolf Hitler, jednym z jego celów było zamknięcie rozdziału „listopada 1918”. Określił w ten sposób rewolucyjno-republikańskiego ducha zrodzonego pod koniec Wielkiej Wojny. Rok później w Wiedniu Engelbert Dollfuss krwawo zmiażdżył austriacki ruch robotniczy. Pomimo różnic Hitlera i Dollfussa łączyło to samo pragnienie: zlikwidować najpotężniejsze ruchy socjalistyczne i komunistyczne w Europie. Piętnaście lat wcześniej w Berlinie, Wiedniu, Budapeszcie, Monachium rewolucja była tematem przewodnim całego obszaru Mitteleuropy. Rodziły się republiki eksperymentujące z oddolną demokracją. Książka Jeana-Numa Ducange’a przypomina, że dojście do władzy nazizmu nie było nieuniknione, a wracając do rewolucyjnych doświadczeń dowodzi, że istniały inne możliwości.

Książka “Republika we krwi. Berlin, Wiedeń: u źródeł nazizmu” – Jean-Numa Ducange – oprawa miękka – Wydawnictwo Książka i Prasa. Książka posiada 372 stron i została wydana w 2024 r. Cena 42.18 zł. Zapraszamy na zakupy!

RIN CORNUM : MarVen (Mariegole Veneziane)

Mariegole Veneziane
Projet d’édition numérique des statuts des corporations vénitiennes – XVe –XVIe siècle

(dans le cadre du projet CorNum)

Les corps de métier sont, dans les dernières décennies, au coeur des préoccupations des historiens de l’économie et de la société de l’Europe moderne. Il y a plusieurs raisons à cela, dont certaines étroitement liées à l’évolution contemporaine des sociétés occidentales et notamment au problème du contrôle des activités économiques de la part des pouvoirs politiques. Pour rester à l’époque moderne, un débat s’est engagé dans les années 1990, entre deux historiens, notamment Sheilagh Ogilvie et Steven Epstein au sujet du rôle que les corps de métier auraient joué, en tant que freins ou plutôt pour encourager l’innovation économique. D’autres débats historiographiques importants sur le sujet concernent le pouvoir des corps de métier dans la détermination de la qualité des produits, leur rôle dans la transmission des compétences techniques et leur pouvoir d’exclusion de la scène économiques de certains acteurs, tels que les femmes et les minorités religieuses, notamment les juifs.

L’étude des Statuts des corps de métier d’une grande ville industrielle telle que Venise dans les derniers siècles du Moyen Age et les premiers siècles de l’époque moderne permettra des avancées importantes dans ces débats dont le fait de mettre à la disposition des chercheurs les sources. Le corpus des Statuts vénitiens est particulièrement riche et varié et les règlements évoluent dans le temps: on peut donner l’exemple de la place des femmes qui change selon les conjonctures économiques. L’étude des Statuts des métiers vénitiens permet par exemple de nuancer la thèse du ‘déclin’ de la présence des femmes dans les métiers organisés.

Par le projet MAR.VEN, nous souhaitons offrir à la communauté scientifique un outil indispensable pour accompagner les résultats du projet GAWS. Il s’agit de numériser et étudier les statuts (mariegole) des métiers vénitiens, rédigés au cours du XVe siècle et réformés au début du XVIe, suite à la constitution d’une nouvelle magistrature de contrôle (Savi alle mariegole). Alors que les premiers statuts ont fait l’objet d’une édition au début du XXe siècle (G. Monticolo, I capitolari delle arti veneziane sottoposte alla Giustizia e poi alla Giustizia vecchia dalle origini al MCCCXXX, Rome 1896-1914), les versions successives des statuts anciens et les statuts des nouveaux corps de métier n’ont que rarement fait l’objet d’études systématiques. Le XVIe siècle est, pour l’économie vénitienne, le moment d’une réorganisation fondamentale, suite aux nouveaux équilibres du commerce international. Dans un contexte de crise, les élites marchandes, nobles et bourgeoises, s’investissent de plus en plus dans les activités artisanales et industrielles, et notamment dans l’industrie du luxe. L’organisation de la transmission du métier et l’acquisition des savoir-faire en sont profondément modifiées.

Par le projet MAR.VEN nous souhaitons approfondir et rendre accessible le volet règlementaire de cette évolution majeure. Loin de contenir simplement des règles ‘internes’, les statuts contiennent la transcription des lois promulguées par le gouvernement central (et notamment par le Sénat de Venise) au sujet de chaque métier. Ces documents mettent donc en lumière non seulement la vie ‘interne’ du corps de métier, mais aussi l’ensemble de la politique du gouvernement vénitien en matière économique. Le projet MAR.VEN se concentrera sur les métiers qui sont au coeur de cette évolution de l’économie vénitienne, et notamment les ‘arts’ qui produisent et commercialisent les produits de luxe: arts de la soie, du verre, des métaux précieux (joailliers, diamantaires, bijoutiers, batteurs d’or), des fourrures, des parfums et de la mercerie ; ainsi que l’imprimerie et les activités ‘artistiques’ : peinture et sculpture. Il s’agit d’un corpus documentaire très vaste, de plusieurs milliers de feuillets manuscrits, conservé à la Bibliothèque du Musée Correr de Venise. Une des rares copies des Statuts des tisserands vénitiens de samit de soie se trouve à la Bibliothèque François Villon à Rouen. L’édition numérique rendra possible la comparaison entre les statuts médiévaux et les statuts de l’époque moderne, dans le cas de corporations anciennes (ex. les joailliers) et, pour celles qui sont fondées au XVIe siècle (ex. les imprimeurs), leur évolution au cours de l’époque moderne.

 

RIN PERMA (Production et commerce des perles en verre de la Méditerranée à l’Atlantique)

Projet RIN  Recherche Émergent : PerMA : Production et commerce des perles en verre de la Méditerranée à l’Atlantique 2022-2024

(english below)

https://perma.hypotheses.org

La fabrication de perles en verre a connu une très grande expansion au cours de l’époque moderne et jusqu’au XXe siècle. Il est aujourd’hui l’objet d’une attention nouvelle, il y a récemment eu une reprise de cette production artisanale, aussi bien en France qu’en Italie (cf. Association des Perliers d’Art de France (APAF) ; Association des Verriers au Chalumeau de France (AVCF) ; Comitato per la salvaguardia dell’arte delle perle di vetro veneziane (CPVV).

En France, l’art des perles en verre figure à l’Inventaire national du patrimoine culturel immatériel depuis 2018 (réf. 2018_67717_INV_PCI_FRANCE_00404). En Italie, il a été inscrit à l’Inventaire national des éléments du patrimoine culturel immatériel en 2019. En 2020 l’UNESCO a décidé d’inclure l’art de la perle de verre sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité (Décision du Comité intergouvernemental 15.COM 8.B.34).

Cette production était particulièrement développée à Venise et s’installa au cours de l’époque moderne dans le reste de l’Europe et notamment en France. Les perles étaient utilisées dans le commerce avec les colonies et dans la traite. Les ports méditerranéens comme les ports atlantiques ont vu transiter des grandes quantités de perles en verre, en direction d’Afrique, de l’Empire Ottoman et de l’Amérique, qui font aujourd’hui l’objet de recherches archéologiques en Europe comme en Amérique et la tradition de fabrication d’ornements en perles en verre est toujours présente en Afrique. Le projet PerMA se propose de suivre, au cours de l’époque moderne, les parcours des perles en verre, de la fabrication à la commercialisation, en se concentrant sur deux lieux à la fois de production et de commercialisation, Rouen et Venise, et de retracer les échanges autour de la technique des perles en verre entre ces deux pôles.

Le travail des perles en verre, fabrication et enfilage en colliers, était et reste surtout un travail de femmes, exercé à la maison ou dans de petits ateliers. Il s’agissait et il s’agit encore souvent de travail au noir, transmis à l’intérieur des familles. Et pourtant, les perles en verre ont eu un rôle important dans la construction de fortunes marchandes à l’époque de la traite et de la colonisation et, aux XIXe et XXe siècle dans la décoration d’intérieur, dans la mode et dans la fabrication de couronnes mortuaires. Il s’agit donc de travailler à la fois sur les techniques et leur transmission ainsi que sur l’organisation de ces ateliers familiaux et surtout féminins, dans la longue durée. Le projet prévoit aussi des contacts et des échanges avec des artisans actifs aujourd’hui en Normandie et à Venise.

Le projet est dirigé par Anna Bellavitis, professeure d’histoire moderne à l’Université de Rouen Normandie. Participent au comité scientifique : Luca Molà, associate professor of history, University of Warwick ; Karin Pallaver, Associate Professor of African History, Università di Bologna ; Francesca Trivellato, Andrew Mellon professor, Institute for Advanced Studies, Princeton.

Deux post-doctorantes ont été recrutées pour le projet : Louise Bonvalet (contrat de 20 mois) ; Lise Levieux (contrat de 4 mois)


English

Projet RIN  Recherche Émergent : PerMA : Production et commerce des perles en verre de la Méditerranée à l’Atlantique 2022-2024

https://perma.hypotheses.org

Glass beadmaking is an art form that expanded greatly during the early modern period and into the 20th century. Today it is the object of new attention, there has recently been a revival of this craft production, both in France and Italy (cf. Association des Perliers d’Art de France (APAF) ; Association des Verriers au Chalumeau de France (AVCF) ; Comitato per la salvaguardia dell’arte delle perle di vetro veneziane (CPVV).

In 2018, glass beads were included in the National Inventory of Intangible Cultural Heritage of France (réf. : 2018_67717_INV_PCI_FRANCE_00404) In Italy, glass beads were included in 2019 in the National Inventory of Intangible Cultural Heritage. In 2020 UNESCO decided to include the art of glass beads on the Representative List of the Intangible Cultural Heritage of Humanity (Decision of the Intergovernmental Committee 15.COM 8.B.34).

This production was particularly developed in Venice and during the early modern and modern period it spread to the rest of Europe and especially to France. Glass beads were used in trade with the colonies and in the slave trade. Both Mediterranean and Atlantic ports saw large quantities of glass beads in transit to Africa, the Ottoman Empire and America, which are now the subject of archaeological research in Europe and America. The tradition of making glass bead ornaments is still present in Africa. The PerMA project proposes to follow the path of glass beads from manufacture to marketing during the early modern and modern period, focusing on two places of both production and trade, Rouen and Venice, and to trace the exchanges of glass beads techniques between these two poles.

The work of glass beads, making and stringing them into necklaces, was and still is mainly a women’s job, carried out at home or in small workshops. It was and still is often undeclared work, transmitted within families. However, glass beads played an important role in the construction of merchant fortunes during the trade and colonisation periods and, in the 19th and 20th centuries, as ornaments for clothes, hats or lamps. The aim is therefore to work on the techniques and their transmission as well as on the organisation of these family workshops, especially for women, over the long term. The project also includes contacts and exchanges with artisans active today in Normandy and Venice.

The project is directed by Anna Bellavitis, Professor of Modern History at the University of Rouen Normandie. The scientific committee includes Luca Molà, associate professor of history, University of Warwick; Karin Pallaver, Associate Professor of African History, Università di Bologna; Francesca Trivellato, Andrew Mellon professor, Institute for Advanced Studies, Princeton.

Two post-doctoral students have been recruited for the project: Louise Bonvalet (20-month contract); Lise Levieux (4-month contract).

ANR DEFI

Projet ANR 2024-2027: DEFI: Droits, Economies, Femmes, Italie: Gender and Agency in Venice, Florence, Naples, Palermo, 16th-18th century.

Coordinatrice: Anna Bellavitis, Professeure d’histoire moderne, GRHIS, Université de Rouen Normandie.

Partenaire scientifique : Corine Maitte, Professeure d’histoire moderne, ACP, Université Gustave Eiffel.

Ingénieur d’études : François Delisle, IE en production et analyse des données, GRHIS, Université de Rouen Normandie

The research group brings together specialists in the history of gender, the history of law, the history of work, and the economic and social history of Italy in the early modern period. It is based on the close and complementary collaboration between several French laboratories and several departments of Italian universities.

Participant.e.s:

Francesco Ammannati, research assistant of early modern history (University of Florence); Ida Fazio, full professor of early modern history (University of Palermo); Simona Feci, associate professor of medieval and early modern law history (University of Palermo); Vittoria Fiorelli, full professor of early modern history (University Suor Orsola Benincasa of Naples); Luciano Pezzolo, full professor of early modern history (Ca’ Foscari University of Venice).

Eleonora Canepari, associate professor of early modern history (Aix-Marseille Université); Andrea Caracausi, full professor of economic history (University of Padua); Jean-François Chauvard, full professor of early modern history (University of Paris 1); Monica Martinat, full professor of early modern history (University of Lyon 2); Solène Rivoal, associate professor of early modern history (Institut National Universitaire Albi).

Objectives

The DEFI project proposes to study the contribution of women to the economy of four Italian cities, Venice, Florence, Naples and Palermo, during the early modern period.

The choice of the urban environment is indeed linked to its specificities and its importance in Italian economy: a labour market which is both controlled and regulated by municipal institutions and guilds but at the same time a space which offers multiple possibilities, whether legal or illegal, clandestine or shadow work being a characteristic of women’s work in these times. These cities are representative of the political and socio-economic diversity of the Italian peninsula, which cannot be reduced to the opposition between a Centre-North characterised by an ancient urban and manufacturing tradition and a South characterised by a more agricultural economy. On the contrary, we assume that this research will be able to show the vitality of the urban economies of Southern Italy and the contribution that women gave to them.

The first objective is to reconstruct and quantify women’s activities, thanks to the intersection of quantitative and qualitative data in a historical period undergoing profound transformation and characterised by recurrent crises. Research on women’s work in pre-industrial societies has often been hampered by the silence of the archives, particularly with regard to the work of married women. This documentary situation has encouraged historians to multiply sources, by resorting to ‘qualitative’ sources and in particular judicial sources, particularly in England and Scandinavia where notarial sources are notoriously absent. The choice to widen the range of sources is also the choice of our project, as the collection of data on women in history is still necessary and far from complete.

The second objective is to focus on how women’s work makes it possible to cope with crises both in the family and in the urban economy: what consequences does the relative marginalisation of the Italian economy during the early modern age have on female employment? What activities are abandoned and what new possibilities arise? Our hypothesis is that, contrary to what has sometimes been assumed, women are not expelled from economic activities or relegated to unpaid domestic tasks, but on the contrary constitute essential elements in helping the economies of their families and cities to overcome crises.

The third objective is to rethink the history of the Italian economy in a global manner, overcoming the traditional dichotomy between the North and the South of the peninsula: urban contexts, despite their diversity, have common characteristics that make them comparable, especially since they are cities with important political roles. The challenge is so to conduct research that embraces and compares northern and southern Italy, whereas Italian historiography remains very largely situated within the framework of the old preunitary states.

The fourth objective – which is the question from which our project started – is that the data collected on women’s activities, agency and wages in these Italian towns will constitute new elements of criticism against the model of the ‘Little divergence’ between Northern and Southern Europe forged at the beginning of the millennium. In doing so, we wish to provide the material necessary to rethink the whole economic and social history of early modern Europe, one that gives due value to the role of women and highlights the complexity of gender relations at work.

In order to develop as much as possible a truly comparative approach, we have identified three types of sources that can be found in these four realities:

1)the legal sources: edited statutes of the four cities, in particular commercial, inheritance and labour laws. In fact, if the origins of law in the ancient Italian States are to be sought in the ius commune of Roman origin, the variations between State and State and also between city and city were significant and in the perspective of a research that crosses family roles and work roles it is indispensable that all the nuances of the different rights are brought to light. This will allow the project to provide a comparative perspective on women’s rights in these four cities, which has never been done before.

2) the archives of the charitable institutions in which women lived and worked, in order to reconstruct their activities and remunerations, but also follow their paths after leaving the institution. In fact, these institutions, which are particularly important in Italy and bring together large sections of the female labour force, have never been studied in terms of their economic importance. In all the cities considered by the project these institutions exist and develop during the early modern period.

3) the notarial archives, which will allow a ‘bottom-up’ approach to the economic activities of individuals, including women from the middling sort or even the elites (loans, bequests, contracts, management of businesses and assets, etc.). In this way, ‘games of scale’ will be possible between a ‘macro’ approach based on more ‘quantitative’ sources and a ‘micro’ approach, using ‘qualitative’ sources.

These three main types of sources will be supplemented in each centre by specific documentation (censuses and tax sources; guilds’ archives; private archives; enterprises’ archives) which will enable a deeper understanding of local realities.

Le cercle des byzantinistes. Comment bibliothécaires, savants et voyageurs inventèrent Byzance (XVIe-XIXe siècle)

Anne-Marie Cheny, Le cercle des byzantinistes. Comment bibliothécaires, savants et voyageurs inventèrent Byzance (XVIe-XIXe siècle), Les Belles Lettres, 304 p., 12/11/2024

Présentation

Une fois un domaine de recherche installé, la question de sa naissance s’efface comme s’il était là depuis toujours. Pourtant, il y a souvent dans les premiers moments de la découverte, matière à épopée. Ce que nous appelons « les études byzantines », c’est-à-dire l’étude de la langue, de l’histoire, de l’art et de la civilisation de l’Empire romain d’Orient durant les douze siècles de son existence (330-1453) ont ceci de particulier qu’elles sont nées sans qu’on les cherche.
Aux XVIe et XVIIe siècles, l’attrait pour la Grèce antique est vif. Les voyages vers l’Orient se multiplient. De nombreux savants, avides de compléter leurs connaissances et leurs bibliothèques, missionnent tout un réseau d’aventuriers pour partir en quête de manuscrits. Religieux, diplomates, marchands, érudits, libertins, capitaines de navires parcourent l’Empire ottoman à la recherche de manuscrits grecs antiques. Mais leur méconnaissance de la langue grecque les conduit, heureuse méprise, à rapporter des textes grecs médiévaux : les textes byzantins. Partis à la recherche de la Grèce classique, ils ont rencontré le Moyen Âge grec et la civilisation byzantine.
C’est l’histoire de ces bibliothécaires passionnés et philologues irascibles, de ces papes et cardinaux, de ces princes, de ces copistes et de leurs intermédiaires grecs oubliés, de tous ces chercheurs de manuscrits en quête d’un savoir qu’ils allaient finalement constituer que nous raconte Anne-Marie Cheny.

 

Plus d’informations sont disponibles sur le site de l’éditeur.

Table des matières

Remerciements
Préface, par Marie-France Auzépy
En guise de préambule
Repères chronologiques

Introduction

  • Claude Dupuy, un humaniste au coeur des guerres de religion (Paris, 1595)
  • Une bibliothèque de lettré
  • À l’abri des désordres du monde
  • Chrysostome, Justinien, Léon et les autres

Un éditeur, des professeurs de langue et des chercheurs de manuscrits (XVe-XVIe siècle)

  • Johannes Löwenklau : éditer « pour ne pas mener ici-bas une sotte vie routinière et inutile »
  • Chrysoloras, Chalcondyle et Lascaris, professeurs de grec en Occident
  • Ogier Ghislain de Busbecq, un ambassadeur voyageur

Hieronymus Wolf et Anton Fugger, l’union entre un philologue irascible et un banquier mécène (Augsbourg, milieu du XVIe siècle)

  • De Melanchthon à Fugger
  • Trois manuscrits inédits
  • Johannes Herbst : le grand oublié

Nicolas-Claude Fabri de Peiresc : l’aventurier immobile (Aix-en-Provence, première moitié du XVIIe siècle)

  • L’érudition comme seule maîtresse
  • Un encrier et une plume
  • Et pour quelques livres de plus

Les précieux « papiers Peiresc » (Aix-en-Provence, première moitié du XVIIe siècle)

  • Une mémoire en papier
  • Ceci n’est pas l’Empire byzantin
  • French connection

Lukas Holste, un bibliothécaire au service du Pape (Vatican, milieu du XVIIe siècle)

  • À la recherche des « petits géographes grecs »
  • Une pièce du puzzle
  • La Popelinière : à jamais le premier

La Byzantine du Louvre : une affaire de roi (Paris, milieu du XVIIe siècle)

  • L’ennemi italien
  • Un monument pour l’éternité
  • Louis Cousin, premier « historien » de Byzance

Du Vair, Peiresc, Suarez et Fabrot : une idée et des hommes (Provence, milieu du XVIIe siècle)

  • Philippe Labbe : un suspect au-dessus de tout soupçon
  • Une ambition provençale
  • Un historien de Byzance qui ne souhaitait pas l’être

Montesquieu : un goût d’inachevé (Château de la Brède, 1731)

  • Une bibliothèque dans une tour carrée
  • L’indispensable Byzance

Condorcet, une lumière dans la nuit (Paris, 1795)

  • L’ignorance au coeur de la décadence
  • La transmission du génie grec

Conclusion
Glossaire
Index
Crédits iconographiques
Table des figures