Anne-Marie Cheny, Le cercle des byzantinistes. Comment bibliothécaires, savants et voyageurs inventèrent Byzance (XVIe-XIXe siècle), Les Belles Lettres, 304 p., 12/11/2024
Présentation
Une fois un domaine de recherche installé, la question de sa naissance s’efface comme s’il était là depuis toujours. Pourtant, il y a souvent dans les premiers moments de la découverte, matière à épopée. Ce que nous appelons « les études byzantines », c’est-à-dire l’étude de la langue, de l’histoire, de l’art et de la civilisation de l’Empire romain d’Orient durant les douze siècles de son existence (330-1453) ont ceci de particulier qu’elles sont nées sans qu’on les cherche.
Aux XVIe et XVIIe siècles, l’attrait pour la Grèce antique est vif. Les voyages vers l’Orient se multiplient. De nombreux savants, avides de compléter leurs connaissances et leurs bibliothèques, missionnent tout un réseau d’aventuriers pour partir en quête de manuscrits. Religieux, diplomates, marchands, érudits, libertins, capitaines de navires parcourent l’Empire ottoman à la recherche de manuscrits grecs antiques. Mais leur méconnaissance de la langue grecque les conduit, heureuse méprise, à rapporter des textes grecs médiévaux : les textes byzantins. Partis à la recherche de la Grèce classique, ils ont rencontré le Moyen Âge grec et la civilisation byzantine.
C’est l’histoire de ces bibliothécaires passionnés et philologues irascibles, de ces papes et cardinaux, de ces princes, de ces copistes et de leurs intermédiaires grecs oubliés, de tous ces chercheurs de manuscrits en quête d’un savoir qu’ils allaient finalement constituer que nous raconte Anne-Marie Cheny.
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Table des matières
Remerciements
Préface, par Marie-France Auzépy
En guise de préambule
Repères chronologiques
Introduction
- Claude Dupuy, un humaniste au coeur des guerres de religion (Paris, 1595)
- Une bibliothèque de lettré
- À l’abri des désordres du monde
- Chrysostome, Justinien, Léon et les autres
Un éditeur, des professeurs de langue et des chercheurs de manuscrits (XVe-XVIe siècle)
- Johannes Löwenklau : éditer « pour ne pas mener ici-bas une sotte vie routinière et inutile »
- Chrysoloras, Chalcondyle et Lascaris, professeurs de grec en Occident
- Ogier Ghislain de Busbecq, un ambassadeur voyageur
Hieronymus Wolf et Anton Fugger, l’union entre un philologue irascible et un banquier mécène (Augsbourg, milieu du XVIe siècle)
- De Melanchthon à Fugger
- Trois manuscrits inédits
- Johannes Herbst : le grand oublié
Nicolas-Claude Fabri de Peiresc : l’aventurier immobile (Aix-en-Provence, première moitié du XVIIe siècle)
- L’érudition comme seule maîtresse
- Un encrier et une plume
- Et pour quelques livres de plus
Les précieux « papiers Peiresc » (Aix-en-Provence, première moitié du XVIIe siècle)
- Une mémoire en papier
- Ceci n’est pas l’Empire byzantin
- French connection
Lukas Holste, un bibliothécaire au service du Pape (Vatican, milieu du XVIIe siècle)
- À la recherche des « petits géographes grecs »
- Une pièce du puzzle
- La Popelinière : à jamais le premier
La Byzantine du Louvre : une affaire de roi (Paris, milieu du XVIIe siècle)
- L’ennemi italien
- Un monument pour l’éternité
- Louis Cousin, premier « historien » de Byzance
Du Vair, Peiresc, Suarez et Fabrot : une idée et des hommes (Provence, milieu du XVIIe siècle)
- Philippe Labbe : un suspect au-dessus de tout soupçon
- Une ambition provençale
- Un historien de Byzance qui ne souhaitait pas l’être
Montesquieu : un goût d’inachevé (Château de la Brède, 1731)
- Une bibliothèque dans une tour carrée
- L’indispensable Byzance
Condorcet, une lumière dans la nuit (Paris, 1795)
- L’ignorance au coeur de la décadence
- La transmission du génie grec
Conclusion
Glossaire
Index
Crédits iconographiques
Table des figures