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La fête de la fédération

Sous la direction de Pascal Dupuy, Presses universitaires de Rouen et du Havre, 2013, 164 p.

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La fête de la Fédération du 14 juillet 1790 ne semble pas révéler de mystère ou d’incertitude, tant les récits qui lui ont été consacrés nous en ont donné une image convenue et répétitive. Depuis plus de deux siècles, publicistes et historiens ont en effet retracé ses origines et son déroulement. On sait qu’elle fut le résultat de « fêtes fédératives » qui ont réuni, depuis l’automne 1789, les gardes nationales de villages et de bourgs souhaitant assurer la sauvegarde des réformes engagées depuis les premiers moments de la Révolution. Devant ces manifestations d’enthousiasme qui touchent une grande partie du territoire national français et afin de mieux les contrôler, les autorités décident d’en prendre la tête en proposant d’organiser le 14 juillet 1790, date anniversaire de la « Prise de la Bastille », une fête de rassemblement des délégués des « fédérations » venus des nouveaux « départements ». C’est-à-dire une cérémonie nationale officielle, à Paris, la nouvelle capitale révolutionnaire du royaume. L’histoire retiendra de cette journée son atmosphère d’union et de fraternité qui lui valut de devenir ultérieurement la fête nationale de la République française.

Pourtant derrière cette belle harmonie de façade, se révèlent des divisions profondes qui vont s’accentuer pendant les années suivantes. Toutes les contributions réunies dans ce volume soulignent cet imbroglio de la fête et du discours qu’on a tenu sur elle. Elles mettent en évidence le caractère superficiellement « fraternel » exaltées par les autorités. Des images au théâtre, en passant par la presse, et même jusque dans sa postérité historiographique et commémorative, la fête de la Fédération de 1790 devient l’enjeu de discours ambigus et contraires que les auteurs de ce recueil mettent avec finesse en évidence.

 

Sommaire

Avant-propos

Pascal Dupuy – La fête de la Fédération entre témoignages et histoire ;

Raymonde Monnier – Paris en 1790, une capitale en mouvement ;

Michel Biard – La fédération des ombres. Fête patriotique et théâtres parisiens dans l’été 1790 ;

Éric Wauters – La fête de la Fédération dans la presse : réconciliation nationale ou ligne de fracture ?

Philippe de Carbonnieres – Iconographie de la fête de la Fédération ;

Manon Meron – Les femmes et la fête de la Fédération ;

Rolf Reichardt – « Ici l’on danse ». Les fêtes populaires à la Bastille en juillet 1790 ;

Rémi Dalisson – La célébration de la fête de la Fédération au XIXe siècle. Entre mémoire, subversion et raison (1815-1890) ;

Annie Duprat – La Fédération de 1790, fête patriotique de la Nation française.

 

 

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