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Etudes Normandes 2/2013

27000100585220LDisons-le franchement, le régionalisme n’a pas bonne presse aujourd’hui. Il est taxé, dans le domaine de l’architecture et de l’art urbain notamment, de passéisme et de désuétude. Avec raison peut-être, la défense du régionalisme est vaine. Qui oserait parier que l’on puisse à la fois construire dans le « style normand » et être novateur et audacieux? Que reste-t-il, d’ailleurs, de l’inspiration normande dans les grands projets urbains qui ont marqué la Normandie ces dernières années… et pourquoi est-il illusoire de poser ainsi le problème? Esthétiquement tout autant qu’idéologiquement, le régionalisme est suspect. N’est-il pas l’apanage des esprits conservateurs, voire obtus ?
Objet de récupération politique, le régionalisme normand souffre d’un enfermement caricatural. Historiquement, un bon exemple du rétrécissement de son potentiel nous est donné en 1904 par Étienne Frère, avocat et directeur de La Source normande, dans un plaidoyer patriotique provincial demandant la restauration du pouvoir aux provinces.
« Il devrait y avoir un art Normand et une littérature Normande reconnaissables à la saveur du cru et au goût du terroir », écrit-il. L’auteur assimile uniquement le régionalisme à la conservation des traditions et coutumes. Cette vision ne laisse guère de place à l’originalité, un concept qui différencie pourtant la création artistique de sa reproduction mécanique et sérielle.

Voir : le site des Presses Universitaires Rouen Le Havre

 

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