Gilles Augustin Bertrand, Jean-Yves Frétigné, Alessandro Giacone, La France et l’Italie – Histoire de deux nations soeurs, de 1660 à nos jours, Editions Armand Colin, octobre 2016
Sous l’Ancien Régime, des relations paradoxales se nouent entre la mosaïque des États italiens et le royaume de France. Celui-ci ne parvient pas à assurer sa domination politique sur la péninsule, tandis qu’Italiens et Français rivalisent sur le plan scientifique et artistique. L’irruption de la présence française sous Napoléon agit comme un électrochoc, rendant incontournables, des deux côtés des Alpes, les héritages révolutionnaires.
De la chute de l’empereur à l’arrivée au pouvoir de Mussolini, la France et l’Italie se pensent plus que jamais comme deux soeurs, dont les liens sont tissés d’estime et de solidarité mais aussi de mépris et de rivalité. Les tensions et les apaisements autour de la question romaine puis de la question coloniale vont rythmer leurs relations pendant plus d’un siècle.
Au cours du premier XXe siècle, les relations sont à la fois conflictuelles (en raison du fascisme et de la Seconde Guerre mondiale) et étroites (du fait de l’émigration italienne) ; depuis 1945, les deux États tentent ensemble de construire l’Europe, tandis que leurs peuples s’interpénètrent toujours davantage.
Table des matières
L’héritage du long XVIIIe siècle (1660-1789).
Le legs politique de l’Ancien Régime.
Pratiques de l’espace, échanges économiques et mobilité des individus.
Aller chercher chez l’autre ce qu’on n’a pas chez soi.
Un espace intellectuel et scientifique commun… et européen.
La secousse du moment révolutionnaire et impérial (1789-1815).
L’impact de la Révolution française et les effets de l’émigration.
Le “trienno” jacobin entre espoirs et désillusions (1796-1799).
Les années Napoléon.
Le temps des restaurations et des complicités romantiques (1815-1830).
Une relation ambivalente entre les relents de la domination française et les débuts du Risorgimento.
Refuge sentimental et amitiés intellectuelles. Un chassé-croisé politique.
De la question romaine à la question coloniale (1830-1922), les rapports entre Français et Italiens: entre l’estime et le mépris.
La France : un modèle pour les patriotes italiens (1830-1848) ?
La naissance de la question romaine (1848-1849).
Napoléon III et l’Italie (1850-1861).
Entre Paris et Berlin (1861-1922).
La montée du fascisme italien et la Seconde Guerre mondiale (1922-1945).
Le temps de Mussolini.
France et Italie dans les années 1930.
La France et l’Italie en guerre.
La détente (1945-1981).
La reprise des rapports diplomatiques.
L’Italie devant le modèle gaulliste.
France et Italie pendant les années 1970.
Les deux soeurs latines dans le monde contemporain (1981-2015).
Les deux septennats de François Mitterrand.
La présidence Chirac et l'”anomalie Berlusconienne”.
Les relations franco-italiennes de 2007 à nos jours.
Parc naturel régional des Boucles de la Seine Normande & GRHis EA3831
Duclair (Seine-Maritime), les 16 et 17 novembre 2017
Comité de pilotage : François Bost, Olivier Feiertag, Patrick Fridenson, Florence Hachez-Leroy, Isabelle Lespinet-Moret, Gaëlle Le Floc’h, Yannick Marec, Marine Simon et Laurent Warlouzet
La basse vallée de la Seine, comme bien d’autres espaces similaires, en France ou dans le reste du monde, est marquée à partir de la Première Guerre mondiale par une vague d’industrialisation d’un nouveau type : le « tournant taylorien » (Patrick Fridenson), issu de la généralisation des méthodes de travail à la chaîne théorisées par l’ingénieur américain Frederick Taylor avant la guerre, bouleverse les systèmes productifs à plusieurs échelles, jetant les bases de la « Seconde Révolution industrielle ».
L’histoire de cette mutation, relativement moins connue que la Première Révolution industrielle du XIXe siècle, est au centre des questions que ce colloque vise à explorer : quel rôle joue le contexte exceptionnel de la Première Guerre mondiale dans la poussée industrielle qui marque en profondeur la période ? Dans quelle mesure la guerre renouvelle-t-elle « les logiques de l’entreprise » (Aimée Moutet), non seulement du point de vue de la rationalisation de son système technique, mais également de ses relations sociales de travail ou encore de ses rapports à l’État et au marché ? Comment, surtout, la Seconde Révolution industrielle, plus encore que la première, modifie l’organisation du territoire, c’est-à-dire de l’espace vécu, en faisant évoluer les jeux d’échelles du local au national et du national au global ? Le tournant « taylorien » ne cache-t-il pas un autre tournant, de plus grande portée encore, celui de la « mondialisation » des hommes, des capitaux et des informations ?
Autant de questions qui n’appartiennent pas qu’au passé mais conduisent jusqu’à nos jours. L’histoire de la Seconde Révolution industrielle, de son projet de société, de son modèle économique et des modalités de son rapport au territoire, éclaire bien entendu tout le reste du XXe siècle, de la crise de 1929 à la croissance des Trente Glorieuses. Mais elle donne aussi tout son sens à la désindustrialisation qui frappe de plein fouet depuis les années 1970 les territoires usiniers et les sociétés ouvrières locales qui en vivaient.
Les propositions de contribution s’efforceront de prendre en compte certains aspects de ce questionnement, sur la base de la bibliographie existante et de sources originales, en particulier d’archives primaires et/ou publiées. L’approche pourra aussi bien être historique que patrimoniale.
Modalités pratiques de l’appel à communication :
Langues de travail : Français et Anglais
Les projets de communications (titre de la contribution, présentation d’une quinzaine de lignes, comportant la mention des sources envisagées, court CV) doivent être envoyés avant le 15 septembre 2016 à : Marine Simon (marine.simon[@]pnr-seine-normande.com).
Le résultat de l’évaluation des propositions de contribution par le comité de pilotage sera connu le 30 octobre 2016.
Les contributeurs retenus s’engagent à fournir avant le 15 septembre 2017 un résumé de leur intervention d’un volume d’environ 5 000 signes, espaces compris.
Les organisateurs du colloque prendront en charge le financement des déplacements à Duclair et l’hébergement des contributeurs pendant la durée du colloque.
Michel Biard, Terreur et Révolution française en 40 pages, Toulouse, Uppr Editions, 2016, 40p. (upbook).
Depuis nombre d’années, un débat agite les historiens sur l’origine et la nature des rapports qu’ont entretenu la Révolution française et la Terreur. De nombreux amalgames et approximations historiques, du reste, vont jusqu’à confondre la “terreur” et les terrorismes actuels. Peut-on réduire la période à ses violences ? Y aurait-il une “politique” – et donc un “système” organisé – dite “de la Terreur”? Et quel fut alors le rôle des émotions collectives ? A l’occasion d’analyses particulièrement fines et de rappels historiques précis, Michel Biard développe une réflexion ambitieuse pour faire le point sur ces questions, au-delà de tout parti pris idéologique : à cette condition seulement peut-on essayer de comprendre comment, à une époque, la France a pu être en même temps fraternelle et fratricide.
Un ouvrage magistral et décisif sur un thème fondamental de notre histoire – et propre à éclairer notre tragique actualité.
Claude Mazauric, professeur honoraire des universités, historien de la Révolution française, auteur notamment d’Au bord du gouffre, intervient dans l’émission “Au Miroir de Clio” sur son itinéraire d’historien. Il était l’un des participant de la table ronde du 21 septembre 2016 “50 ans d’études révolutionnaires à l’Université de Rouen”.
Claire Maingon, Maître de conférences en histoire de l’art contemporain, intervenait ce samedi 17 septembre dans l’émission “Rendez-vous” sur la radio Fréquence Protestante, sur “Le Musée Invisible. le Louvre et la Grande Guerre” :
L’histoire des gauches autrichiennes a déjà fait l’objet de nombreux articles et de plusieurs numéros spéciaux de la revue Austriaca. Bien que les recherches sur le sujet n’aient plus le même écho que dans les années 1970-1980, elles se sont pourtant poursuivies, particulièrement pendant la dernière période. L’histoire des socialismes et des communismes, après avoir été longtemps délaissée, a en effet connu un regain d’intérêt dans le cadre d’optiques méthodologiques et disciplinaires variées. Le présent numéro propose une série de contributions reflétant cette diversité d’approches.
Ont contribué à ce numéro : Jean-Numa Ducange, Christian Ferrié, Michael R. Krätke,Marie-Antoinette Marteil, Jürgen Doll, Manfred Mugrauer, Thomas Kroll, Michael Löwy, Liya Ma, Paul Pasteur, Olivier Rathkolb. Entretien de Jean-Numa Ducange avec Karl Duffek (directeur du Karl-Renner-Institut) et Gerhard Marchl (Karl-Renner-Institut, unité politique Résumés/ Publications récentes sur l’Autriche Notices bibliographiques Des idées et des faits européenne).
Table des Matières
Avant-propos
Christian Ferrié, ax Adler entre Kant et Marx : une synthèse inédite
Michael R. Krätke, Austromarxismus und politische Ökonomie. Die Austromarxisten in ihrer Epoche
Marie-Antoinette Marteil, Bertha von Suttner, un « électron libre » de la politique autrichienne au tournant des XIXe et XXe siècles ?
Jürgen Doll, Robert Ehrenzweig-Lucas. Vom Roten Wien zur BBC
Manfred Mugrauer, La politique du Parti communiste autrichien dans le gouvernement provisoire Renner
Thomas Kroll, Kommunismuskritik und Intellektuellenrolle. Ernst Fischer und der Kreis um das Tagebuch
Michael Löwy, Ernst Fischer et Franz Kafka au château de Liblice (1963)
Liya Ma, La redécouverte d’Otto Bauer en Chine
Paul Pasteur, Bruno Kreisky et Franz König ou la hantise du passé ?
Oliver Rathkolb, État des lieux de l’historiographie consacrée à Bruno Kreisky
Entretien de Jean-Numa Ducange avec Karl Duffek (directeur du Karl-Renner-Institut) et Gerhard Marchl (Karl-Renner-Institut, unité politique européenne)