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Combattre, tolérer ou justifier ?

Écrivains et journalistes face à la violence d’État (16e-20e siècle)

Michel BIARD (dir.)

 

Mise à l’écart brutale des opposants, répression sauvage des révoltes, atrocités sans nom des crimes contre les civils, brutalités des armées, le déchaînement de la violence par les États est une triste constante de l’histoire. Face cette violence, les hommes de plume sont souvent parmi les premiers à prendre parti, notamment lorsque leurs écrits antérieurs les ont plutôt amenés vers des positions de tolérance, voire d’humanisme. N’en restent pas moins les faits et l’explication de ceux-ci présentée par les gouvernants. Au nom de la défense de la religion, au nom du salut public, au nom de la défense nationale, au nom de toutes les explications à leur disposition, ils s’empressent de justifier la violence par eux déchaînée et espèrent trouver des relais à leurs justifications chez les hommes de plume. Certains finissent par adhérer à cette thèse des « circonstances » qui explique tout et rend la violence d’État sinon juste, à tout le moins tolérable. D’autres, au contraire, participent de ce que Peter Weiss nommait « l’esthétique de la résistance », et utilisent leur plume pour dire ce qui paraît indicible, pour témoigner au nom de l’humanité brisée.

Le présent numéro des Cahiers du GRHis entend croiser des portraits de ces hommes de plume face à la violence déchaînée par certains États. Cette réflexion à plusieurs voix, portant sur des thèmes allant de la première modernité au 20e siècle, nous permet de mieux appréhender l’une des facettes de l’identité de l’homme de plume, qu’il soit écrivain ou journaliste : un témoin face à la violence, comme ont pu l’être par leurs œuvres un Callot ou un Goya.

 

 

Table des matières

 

Michel Biard, Introduction

Pierre-Jean Souriac, Juger la guerre civile. Écrire l’histoire des troubles religieux dans la deuxième moitié du 16e siècle

Katia Beguin, La fuite royale de 1649 : une violence d’État oubliée

Alain Hugon, Les violences au cours de la révolte napolitaine (1647-1648) et des révoltes andalouses (1647-1652)

Bernard Gainot, La presse métropolitaine et la violence coloniale en novembre 1791

Michel Biard, Lemaire et le Courier de l’Égalité. Les évolutions d’un journaliste « Brissotin » face aux violences politiques (printemps-été 1793)

Odile Roynette, Écrivains et journalistes, témoins et acteurs de la violence de la guerre (Sedan, 1870)

Paul Pasteur, S’adapter ou résister ? Les journalistes et écrivains autrichiens et l’Anschluss

Jean-Claude Vimont, Les pamphlets d’épurés incarcérés après la Libération

 

Rouen, PURH, Cahiers du GRHIS, n° 20, 2009

24 x 16 cm – 176 p. – 16 €

ISBN : 978-2-87775-465-1 – ISSN : 1263-9737

 

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