Médias

Archives

La sorcellerie masculine à Venise à l’époque moderne (1630-1797). Entre hérésie et surnaturel.

Date / Heure
Date(s) - 30/04/2021
14:00

Catégories


logo du grhis

Soutenance de thèse de Mme Louise Bonvalet

Sujet : La sorcellerie masculine à Venise à l’époque moderne (1630-1797). Entre hérésie et surnaturel.

Sous la direction d’Anna Bellavitis et Frederico Barbierato (Université de Vérone)

> le 30 avril 2021 à 14h00
> Université de Padoue

Résumé

Le principal objectif de cette thèse est d’étudier les mécanismes de contrôles qui s’exercent sur les hommes accusés de sorcellerie, pendant la période allant de 1630 à 1797, qui sont présents dans quasiment la moitié des procès. Grâce à l’importance du fond Savi all’eresia que nous retrouvons à l’Archivio di Stato di Venezia, il a été possible de proposer une analyse de longue durée, en prenant en considération plus de 200 procès. Cette étude s’insère dans l’histoire du genre, très liée à l’histoire de la sorcellerie. Or, pour être complète, nous avons décidé d’insérer dans notre étude les procès non seulement masculins, mais également certains procès contre des femmes.
Tout d’abord, nous nous interrogerons sur la notion de sorcier tout au long de l’époque moderne, en cherchant une définition capable de s’adapter aux changements de la société. Nous partirons d’une étude de la littérature démonologique, théologique et scientifique pour comprendre le poids de la figure masculine dans le débat religieux. Par la suite, l’accent sera mis sur la question des pratiques que nous retrouvons dans les sources vénitiennes, à la recherche d’un possible profil « type » de l’accusé. Pour ce faire, il a été nécessaire de mener une recherche sérielle au travers des sources disponibles. Enfin, en analysant une partie de la production iconographique italienne, on tentera de trouver un lien avec ce qui a été observé dans les témoignages de procès et la représentation qui en a été faite en images. Cependant, il est difficile de déterminer une définition univoque du sorcier.
Par la suite, il s’agira d’étudier les différents rapports de force que l’on peut entrevoir dans le cadre des procès. Tout d’abord, la sorcellerie représente une réelle menace pour la science et la religion, car elle se présente comme une alternative concurrente en ceci qu’elle propose les mêmes résultats, avec des services plus accessibles et rapides. De plus, en étudiant le rapport de force entre inquisiteur et accusé, il devient clair qu’il existe trois degrés de gravité dans le jugement. Effectivement, en partant d’une hiérarchie religieuse au sein de la société, nous observons un traitement différent entre les femmes et les hommes, comme entre les laïcs et les ecclésiastiques : les hommes d’Eglise sont condamnés à des peines plus lourdes que le reste des accusés. Enfin, le thème de la confession, tant sacramentelle que judiciaire, sera abordé en tant que partie intégrante d’un système de contrôle établi par l’Église de Rome qui régit une partie de la vie quotidienne de l’époque.
En conclusion, cette étude s’inscrit dans une réflexion déjà engagée sur la persécution de la sorcellerie masculine, et s’attarde sur le contexte vénitien pour en extraire les points saillants et réfléchir à son impact sur la société.

Jury

  • Gilles Bertrand (Université Grenoble Alpes)
  • Nicola Cusumano (Université de Palerme)
  • Ulrike Krampl (Université de Tours)
  • Michaela Valente (Université de Rome-La Sapienza)

Comments are closed.