Groupe de Recherche en Histoire
de l’Université de Rouen Normandie

La subjectivation politique face à l’ordre social

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Présentation

Comment devient-on sujet politique ? Comment ce processus s’alimente t-il des conflits sociaux ? Comment les individus se transforment-ils au gré de leur politisation ? Depuis une vingtaine d’années, les sciences sociales explorent ces questions d’un regard nouveau, à l’aide du concept de subjectivation politique. Sociologues, anthropologues, historiens et politistes testent ce concept philosophique sur leurs terrains : des pratiques militantes, religieuses, éducatives, sexuelles, culturelles ou économiques sont lues au prisme des processus de subjectivation. Ce livre en constitue la première synthèse scientifique. Il interroge les enquêtes et les sources, les méthodologies et les méthodes de recherche auxquelles ouvre l’analyse de la subjectivation politique. Celle-ci met en jeu une pluralité de processus de désidentification et de réidentification qui invalident la naturalité supposée du sujet (social, politique, racial, sexuel). Les trajectoires de subjectivation politique évoquées au fil du livre concernent des parcours d’individus, de groupes, de collectifs situés en marge des normes dominantes. Qu’elles soient genrées, racisées, religieuses, économiques, militantes ou partisanes, les identités assignées ou revendiquées par ces individus sont minoritaires. En documentant empiriquement leur devenir sujet, les enquêtes réunies ici interrogent toute l’ambivalence des rapports de domination et les possibilités d’émancipation qui se jouent en leur sein. Ce faisant, elles déplacent le regard sur le politique : souvent réduit à sa dimension professionnelle ou institutionnelle, il est appréhendé de manière plus phénoménologique comme horizon de l’agir en commun.

Publié avec le soutien de l’Institut de recherche interdisciplinaire homme société (IRHIS) de l’université de Rouen Normandie et de la FMSH

Table des matières

Federico Tarragoni, Déborah Cohen, Isabelle Matamoros et Vincent gay
Introduction. Le pari de la subjectivation politique

Ruptures biographiques et trajectoires de subjectivation

  • Introduction de la première partie
  • Déborah Cohen
    Théroigne de Méricourt : inventer son personnage sur la scène révolutionnaire (1789-1794)
  • Étienne Furrer
    Élisée Reclus et la défense de l’union libre. Un cas de subjectivation politique ?
  • Marion Labeÿ
    Subjectivation politique d’une « rebelle ». Angelica Balabanoff, entre engagements, exils et errances

Assignations genrées et subjectivation politique

  • Introduction de la deuxième partie
  • Ruby Faure
    Le paradoxe des « pervers civilisés ». (Im)possibles subjectivations queer/trans blanches dans l’Europe impérialiste (1869-1912)
  • Quentin Petit dit Duhal
  • S’emparer des symboles institutionnels pour bâtir une subjectivité collective queer. Genre et politique dans les œuvres de Michel Journiac
  • Béatrice bouillon
    Repenser sa place dans l’ordre social. Comment la monoparentalité peut contribuer à la subjectivation politique de femmes ordinaires

Agir collectif et production du commun

  • Introduction de la troisième partie
  • Caroline Fayolle
    Devenir des « associés libres ». La quête d’autonomie ouvrière au sein des associations fraternelles de 1848
  • François Brasdefer
    Faux casseurs et vrais sujets. Déviances, perceptions militantes et rapports de pouvoir imbriqués
  • Pierre Servain
    Les supports du travail de subjectivation dans les habitats participatifs
  • Federico Carducci
    Les sujets de la paix et du « gouvernement de Dieu ». Religion et subjectivation politique en Angola
  • Déborah Cohen, Vincent gay, Isabelle Matamoros et Federico Tarragoni
    Conclusion générale