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Mourir en révolutionnaire (XVIIIe-XXe siècle)

Date / Heure
Date(s) - 25/11/2019 - 27/11/2019
14:00 - 16:30

Emplacement
Université de Rouen - Maison de l'Université

Catégories


Colloque organisé par le GRHis Université de Rouen Normandie, IRHIS Université Lille 3, CHEC Université Clermont Auvergne, IRIHS Université de Rouen Normandie, Société des études robespierristes.

Comité d’organisation : Michel Biard, Philippe Bourdin, Laurent Brassart, Jean-Numa Ducange, Jean-Yves Frétigné, Hervé Leuwers, Côme Simien, Cyril Triolaire.

Comité scientifique : Ludivine Bantigny, Raphaëlle Branche, Jean-Claude Caron, Alexandre Fernandez, Emmanuel Fureix, Claudia Giurintano, Louis Hincker, Lynn Hunt, Marisa Linton, Anne de Mathan, Matthias Middell, Martial Poirson, Fausto Proietti, Stéphanie Roza, Timothy Tackett, Lu Yiming, Lihong Zhou.

Présentation

« Que le peuple soit sauvé, et je fais volontiers le sacrifice de ma vie ». Cette phrase de Dartigoeyte, représentant du peuple montagnard, insérée dans son Opinion (…) sur la défense de Louis Capet, présentée devant la Convention le 3 janvier 1793, combien d’autres révolutionnaires l’ont alors faite leur ? Deux semaines plus tard, l’assassinat de Le Peletier de Saint-Fargeau ouvrait une sinistre liste, celle des membres de cette Assemblée décédés d’une mort non naturelle, exécutés, suicidés, assassinés, morts en mission, morts en prison ou en déportation, tous tombés en raison de leurs engagements politiques.

Des révolutions de 1830, 1848 et 1871 aux révolutions du XXe siècle, l’idée qu’un révolutionnaire doit par avance accepter de tout sacrifier à son engagement militant, y compris sa vie s’il le faut, s’est largement diffusée et a été l’objet de mythes dont le corps de Che Guevara assassiné en Bolivie peut apparaître comme une icône planétaire, y compris via ses détournements commerciaux.

« Qu’eût valu une vie pour laquelle il n’eût pas accepté de mourir ? Il est facile de mourir quand on ne meurt pas seul », écrit André Malraux dans La Condition humaine. Cette autre phrase, de même combien de révolutionnaires l’auraient-ils reniée, dès lors qu’ils étaient justement imprégnés par toute une culture du sacrifice de soi au service d’une cause ?

Le présent colloque n’entend ni devenir l’occasion d’un martyrologe, ni suivre un déroulement chronologique. Le centre de ses thématiques sera consacré à l’importance de cette question dans les mythologies révolutionnaires et aux transferts entre révolutions par-delà les frontières.

Programme

Lundi 25

  • 14h : Michel Biard, Jean-Numa Ducange et Jean-Yves Frétigné, Introduction

I La Révolution française, entre héroïsation et querelles historiographiques

Présidence : Anne de Mathan

  • 14h30 : Hervé Leuwers (Université Lille 3), Aux frères d’armes morts le 14-Juillet. Hommages et célébrations en l’honneur des « victimes » de la Bastille (1789).
  • 15h : Guillaume Mazeau (Université Paris I), Un modèle global de la mort révolutionnaire, le cas de Marat.
  • 15h30 : débats puis pause
  • 16h : Philippe Bourdin (Université de Clermont Auvergne), La mort est-elle toujours héroïque ? Le suicide de Gaillard, membre de la Commission de surveillance républicaine de Lyon (an II).
  • 16h30 : Françoise Brunel (Université Paris I) et Jacques Guilhaumou (CNRS), Mourir pour… ? Patrie et Révolution dans les derniers propos des condamnés en l’an III.
  • 17h : Pascal Dupuy (Université de Rouen Normandie) et Rolf Reichardt (Université de Mayence), La symbolique du Vengeur. Mémoire pluri-médiatique d’un martyr républicain (1794-1889).
  • 17h30 : débats

Mardi 26

Présidence : Hervé Leuwers

  • 9h : Anne de Mathan (Université de Brest), De fleurs ou d’épines. Les couleurs changeantes de la couronne mortuaire des Girondins au prisme de l’historiographie (XVIIIe-XXIe siècle).
  • 9h30 : Michel Biard (Université de Rouen Normandie), Une mort héroïque volée ? Les historiens et le « cas » Robespierre.
  • 10h : débats puis pause
  • 10h30 : Côme Simien (Université de Clermont Auvergne), Les revenants de la Révolution. Rumeurs, bruits et mises en scène de la survie des révolutionnaires défunts.
  • 11h : Valeria Ferrari (Université La Sapienza, Rome), Les martyrs de la République napolitaine de 1799 et la construction de l’identité italienne.
  • 11h30 : débats

II Martyrs révolutionnaires et cérémonies de la mort au XIXe siècle

Présidence : Michel Biard

  • 13h30 : Alexandra Sfoini (Fondation Nationale de la Recherche Scientifique de Grèce, Athènes), Le premier martyr de la liberté grecque, culte et mémoire de Rigas Velestinlis.
  • 14h : Laurent Nagy (docteur en Histoire), La mort invisible des « révolutionnaires » français en Espagne (1823-1824).
  • 14h30 : Pierre Géal (Université Grenoble Alpes), Les deuils politiques dans l’Espagne du Triennat Libéral (1820-1823).
  • 15h : Pierre-Marie Delpu (Université de Provence), Mourir en martyr libéral. Funérailles et anniversaires des révolutionnaires exécutés (Espagne et Etats italiens, 1830-1848).
  • 15h30 : débats puis pause

Présidence : Jean-Numa Ducange

  • 16h : Silvia Cavicchioli (université de Turin), Le martyre de Mameli. Conservation, refoulement, réhabilitation d’un mythe révolutionnaire du Risorgimento au fascisme.
  • 16h30 : Manon Nouvian (Trinity College, Dublin), Funérailles publiques et lutte démocratique. Le martyre de Samuel Holberry, leader chartiste.
  • 17h : Chloé Lacoste (Université Paris IV), Funérailles publiques et agitation nationaliste. Le cas des Fenians irlandais (1858-1916).
  • 17h30 : Walter Badier (Université d’Orléans) et Sara Trovalusci (Université d’Urbino), « L’idée ne meurt pas avec eux ». La mémoire des propagandistes par le fait au sein de la culture politique anarchiste en Franc et en Italie.
  • 18h : débats

Mercredi 27

III Le martyrologe révolutionnaire au XXe siècle

Présidence : Silvia Cavicchioli

  • 9h : Jean-Numa Ducange (université de Rouen Normandie), Les assassinats de Rosa Luxembourg et Karl Liebknecht (titre provisoire).
  • 9h30 : Baptiste Roger-Lacan (Université Paris I, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse), Le martyr socialiste face au martyr royaliste : Jean Jaurès et Marius Plateau (23 novembre 1924).
  • 10h : débats puis pause
  • 10h30 : Virgile Cirefice (Université Lyon III), Giacomo Matteotti, figure christique.
  • 11h : Jean-Yves Frétigné (université de Rouen Normandie), Gramsci est-il mort en révolutionnaire italien fidèle à La Troisième Internationale ?
  • 11h30 débats

Présidence : Jean-Yves Frétigné

  • 13h30 : Anne Mathieu (université de Lorraine), Le martyrologe révolutionnaire de la répression stalinienne en Espagne dans les périodiques antifascistes français (juillet 1936 – décembre 1937).
  • 14h : Silvina Campo (Université Paris I), Les « morts féconds » et la formation des esprits.
  • 14h30 : Alain Ruscio (Paris), Fernand Iveton, martyr du combat pour l’indépendance de l’Algérie.
  • 15h : débats puis pause.
  • 15h30 : Grégoire Le Quang (IHTP), Les deux corps du révolutionnaire. Fin de vie et au-delà pour les militants de la lutte armée de l’Italie des années 1970.
  • 16h : Pietro Milli (Université de Rouen Normandie), Mythologies révolutionnaires, l’exemple de la création artistique italienne du début des années 1970.
  • 16h30 : débats

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