Groupe de Recherche en Histoire
de l’Université de Rouen Normandie

Axe 3 – Guerres, frontières, impérialismes (coord. Pierre Cosme et Dan Muresan)

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À la rentrée 2025, l’axe 3 du GRHis « Guerres, frontières, impérialismes »compte cinq enseignants-chercheurs titulaires, dont deux récemment recrutés en histoire contemporaine

  • Pierre Cosme, Professeur d’Histoire ancienne, dont les recherches portent sur la guerre dans le monde romain.
  • Dan Ioan Mureşan, Maître de conférences d’Histoire médiévale, qui travaille sur les croisades et empires médiévaux.
  • Stéphane Haffemayer, Professeur d’histoire moderne, dont les recherches portent sur la « médiatisation » à l’œuvre dans les guerres civiles engendrées par les révoltes et révolutions en France et en Angleterre au milieu du XVIIe siècle.
  • Elisa Marcobelli, recrutée en 2024 :
  • Clémentine Vidal-Naquet, recrutée en 2025 :

La diversité des approches et les spécificités de chaque période historique ont néanmoins permis d’organiser quelques rencontres scientifiques transpériodes, comme l’avait préconisé le précédent rapport du HCERES. Un projet de recherche engagé en 2013-2014 sur Le récit de guerre comme source d’histoire, né de la collaboration entre six laboratoires : CeTHiS, GRHIS, Orient & Méditerranée, HeRMA, POLEN et ANHIMA a abouti à trois colloques dont les actes ont été publiés en un seul volume en 2022.

Le dernier rapport du HCERES avait également recommandé de développer des synergies à l’intérieur du GRHis et entre les universités normandes. Les membres de l’axe 3 ont régulièrement participé aux « Journées annuelles du GRHis » organisées depuis 2017. En ce qui concerne les échanges entre universités normandes, une rencontre entre spécialistes de l’Antiquité (littéraires et historiens) des universités de Caen, du Havre et de Rouen est organisée chaque année dans l’un de ces établissements depuis 2017. Celles de 2018, 2022 et 2025 ont été organisées à Rouen par Pierre Cosme. Ces journées suscitent un intérêt certain chez les étudiants qui peuvent ainsi mieux prendre connaissance des thèmes de recherche des enseignants dont ils suivent les cours. Les étudiants de L3 qui le souhaitent sont ainsi mieux à même de choisir un sujet de Master.

À côté des échanges transpériodes, chaque approche du phénomène guerrier et de la notion d’empire a donné lieu à des rencontres scientifiquesinscrites dans une période particulière.

En Histoire ancienne, en 2021, Pierre Cosme a organisé avec François Cadiou, Professeur à l’Université de Bordeaux- Montaigne, une Journée d’Études sur Le soldat romain de Marc Antoine à Néron, le XIe Congrès de la Société Internationale d’Études Néroniennes, à l’Université de Liège en juillet 2020, en partenariat avec le GRHis, les UMR Ausonius, HiSoMA, Archimede et l’EA 4424 CRISES.

En Histoire ancienne en 2015, dans le cadre d’un partenariat avec l’Historial Jeanne d’Arc de Rouen, un colloque a été organisé par Alexis Grélois et Dan Ioan Mureşan sur La France et l’Orient au temps de Jeanne d’Arc – Idéaux pacifiques et réalités guerrières. En 2016, le 950e anniversaire de la bataille d’Hastings a donné lieu à un colloque international organisé par Alexis Grélois, Dan Ioan Mureşan et Elisabeth Lalou, sous le titre Le couronnement royal de Guillaume Ier : la Normandie, l’Angleterre, l’Europe.

En Histoire moderne, Stéphane Haffemayer a créé sur la Fronde au sein du GRHis un groupe de recherche international et interdisciplinaire, le GRIM (Groupe de recherches interdisciplinaires sur les Mazarinades), qui rassemble une trentaine de chercheurs d’une dizaine de pays. Celui-ci se donne pour but de tenir une actualité scientifique régulière sur les mazarinades, de connaître l’état et la répartition des collections de mazarinades dans le monde, et d’organiser des colloques internationaux réguliers : Paris en 2015, Tokyo en 2016, Rouen en 2020, Fribourg en 2025, prochainement Paris à la Sorbonne en 2028 (en partenariat avec le CEREDI, le Centre Roland Mousnier, la Bibliothèque mazarine, la Bibliothèque nationale de France). Toutes ces rencontres ont donné lieu à des publications qui ont renouvelé l’approche historiographique du corpus des mazarinades et de la Fronde.

En Histoire contemporaine, Géraldine Vaughan, alors membre de l’axe 3 du GRHis, a organisé deux colloques sur l’anticatholicisme, en partenariat avec l’ERIAC, en 2017 et en 2018, et une journée d’études consacrés au Home Rule entre 1870 et 1914, en 2019, également en partenariat avec l’ERIAC. Raphaëlle Branche, alors membre de l’axe 3 du GRHis a organisé une journée d’études intitulée Frères et sœurs en guerre : une relation à l’épreuve des conflits armés en 2018.

Membres titulaires

Pierre Cosme, Professeur d’Histoire ancienne.

Ses recherches portent sur le monde romain à l’époque républicaine et impériale, plus particulièrement sur les questions militaires et les relations entre l’armée et le pouvoir politique.

Dan Ioan Mureşan, Maître de Conférences d’Histoire médiévale.

Ses travaux portent sur l’histoire de l’Empire byzantin, en particulier sur l’histoire du Patriarcat de Constantinople, sur l’Eglise romaine et l’influence du modèle impérial, enfin sur l’histoire comparée des empires au Moyen Âge.

Stéphane Haffemayer, Professeur d’Histoire moderne.

Ses recherche portent sur les révoltes, révolutions et guerres civiles en France et en Angleterre dans les années 1640 : Fronde et révolution anglaise, dans un contexte européen de synchronie des phénomènes de contestation en Europe et d’explosion de la production médiatique. Les conflits sont donc avant tout abordés sous l’angle des phénomènes de communication et portent sur l’usage de différents médias (libelles et chansons de la Fronde (mazarinades), presse anglaise, l’iconographie (gravures politiques et satiriques anglaises, enseignes sur les drapeaux royalistes et parlementaires).

Membres associés

Gilles Grivaud, Professeur émérite d’Histoire médiévale à l’Université de Rouen.

Ses travaux portent sur la Méditerranée orientale après les croisades.

Marie Groult, Responsable du service des collections et du développement scientifique au pôle des archives historiques des archives départementales de la Seine Maritime.

Ses travaux portent sur les ordres de chevalerie fondés à partir du XIVe siècle et au XVe siècle. Ces ordres se développent au sein des cours royales et princières, ou de cours seigneuriales plus modestes, sur un espace géographique large couvrant l’ensemble de l’Occident.

Yuliia Koniva est titulaire d’un PhD. Spécialiste de l’histoire de l’Ukraine, ses recherches portent sur l’histoire des routes de l’Europe orientale à l’époque moderne.

Membres temporaires

Sept doctorants sont rattachés à l’axe 3 :

  • En Histoire ancienne, Valérie Bauville prépare une thèse sur Octavie, sœur d’Auguste.
  • Quentin Firoul prépare une thèse sur les frumentarii et les speculatores, des sous-officiers de l’armée romaine sous le Haut-Empire.
  • Marine Leroy prépare une thèse sur les adresses collectives à des divinités par des corps de troupes de l’armée romaine sous le Haut-Empire.
  • En Histoire médiévale, Camille Cilona est Doctorante allocataire du ministère des Armées. Ses recherches portent sur les fortifications de Rouen à la fin du Moyen-Âge.
  • Matthieu Provençale :
  • Jérémie Veyssère :
  • Lukas Tsiptsios:

Projets collectifs internes à laxe 3

Le programme sur les récits de guerre doit se poursuivre dans les années à venir dans plusieurs directions. En ce qui concerne la Rome antique, la période Julio-Claudienne mérite de retenir une attention particulière. En effet, d’une part, elle est couverte par un nombre significatif d’historiens, dont certains possèdent une expérience directe de la guerre, comme Flavius Josèphe, qui présente également l’avantage de porter un regard extérieur sur l’armée romaine. D’autre part, elle autorise pour la première fois, une confrontation entre sources narratives, épigraphiques, iconographiques et archéologiques. C’est en effet à partir du Ier siècle de notre ère que l’on dispose de stèles funéraires de militaires parfois ornées de bas-reliefs. La conquête de l’Égypte a en outre permis la conservation de certaines lettres de militaires romains en garnison dans cette province sur des papyrus ou des ostraka, qui représentent des témoignages plus spontanés sur leur vécu, même si ces lettres n’échappent pas non plus totalement aux stéréotypes. Le soldat romain commence alors à nous parler de lui-même, alors que pour les périodes précédentes, nous ne pouvons l’appréhender qu’à travers le regard d’auteurs issus de l’élite de la société. Au-delà de l’Antiquité romaine, ces correspondances militaires représentent un objet d’études susceptible de fédérer des historiens de la guerre de différentes périodes, dans le cadre d’un colloque ou d’ateliers au format plus réduit.

Une seconde orientation de recherche doit envisager la constitution d’un savoir militaire, dont les récits de guerre pouvaient être porteurs. Or, on est de plus en plus sensible au rôle de la lecture dans la formation des élites romaines susceptibles d’exercer les commandements militaires, à côté des traditions familiales, en l’absence d’écoles militaires. Une partie des traités d’art militaire romains a certes disparu, mais il en reste quelques-uns, dont les rapports avec les textes plus narratifs demanderaient à être mieux précisés. Cette direction de recherche permettrait de mieux cerner les notions très débattues d’expérience et de compétences militaires à Rome. Le renouvellement qui est intervenu ces dernières années dans le domaine de l’histoire militaire romaine incite tout particulièrement à une relecture du Traité d’art militaire de Végèce. Pierre Cosme anime depuis 2022 une équipe de latinistes et d’historiens destinée à traduire et commenter ce traité qui a exercé une très forte influence jusqu’à la fin du Moyen-Âge. Il s’agit de Maxime Emion, Maître de conférences à l’Université de Savoie, de Patrice Faure, Professeur à l’Université de Lyon 3, de Sylvain Janniard, Maître de conférences à l’Université de Tours et de François Ploton-Nicollet, Professeur de latin à l’École des chartes. Huit réunions ont déjà eu lieu en mars, juillet et décembre 2022, juin et décembre 2023, juin et décembre 2024, juin 2024 : elles ont déjà abouti à la traduction des trois premiers livres du traité, qui en compte quatre. Des Journées d’Études sont envisagées dans les années à venir pour définir les grandes lignes d’un commentaire. Dan et Lydwine Scordia ont manifesté leur intérêt pour ces rencontres et pour ce texte dont la réception médiévale fut très importante. L’ouvrage devrait être publié par les éditions des Belles Lettres dans la Collection des Universités de France.

En Histoire médiévale, Dan Ioan Mureşan, en plus de préparer son HDR (La genèse du Constitutum Constantini dans le cadre de la politique byzantine en Italie au VIIIe siècle. Une relecture méditerranéenne), a plusieurs publications en préparation ainsi que des rencontres scientifiques, dans le cadre des réseaux de recherche européens dont il fait partie, en collaboration avec les institutions françaises à l’étranger (EFR, Casa de Velazquez), avec l’Académie des Sciences de Sofia et avec les universités de Madrid (Complutense), de la Basilicate ; d’Édimbourgh; de Francfort sur le Main ; de Sarajevo ; de Moscou (Univ. Lomonosov et École des Hautes Etudes Économiques). Il prépare la publication du volume d’actes du colloque La guerre de sièges, de l’Antiquité aux temps modernes, qui avait eu lieu à Rouen, dans le prolongement des Journées d’Études sur la guerre de siège. Avec la collaboration de Boris Bove et de Vincent Denis, il doit organiser en mars 2027 un colloque international sur Les gouvernements normands, XIe-XXIe siècle, en collaboration entre l’Université de Rouen et la Région de Normandie à l’occasion de l’Année des Normands, 2027. Avec la collaboration de Marie Groult, il doit organiser une journée d’études consacrée aux ordres militaires et aux croisades tardives.

Depuis 2022, Gilles Grivaud est porteur d’un axe dans le quinquennal de l’École française d’Athènes consacré à l’écriture de la Grèce franque ; il s’agira d’une enquête de nature épistémologique pour comprendre comment a été conçue l’histoire de la Grèce franque (XIIIe-XVe siècles) à des époques plus tardives (XVIIe-XXe siècles). Il porte sur l’épistémologie/historiographie de la Grèce franque, et s’intitule « L’écriture de la Grèce franque ». Il s’agira d’organiser une journée d’études par année, consacrée à l’œuvre d’un grand historien du passé (XVIIe-XIXe siècles) s’étant penché sur la période de la Grèce franque ou vénitienne ; avec une publication associée à chaque séminaire (papier ou électronique). Au sein du GRHis, y sont associés Ludivine Voisin, Philippe Trélat et Anne-Marie Cheny.

Marie Groult doit organiser, en juin 2026, une journée d’étude avec Anne Curry, professeur émérite de l’Université de Southampton consacrée aux ordres de chevalerie durant la Guerre de Cent Ans. Cette journée est organisée sous l’égide du GRHis et de l’Académie des Arts, Sciences et Belles-Lettres de Rouen.

En Histoire moderne, Stéphane Haffemayer se propose de poursuivre ses recherches sur les rapports entre conflits et médias en France et en Angleterre au milieu du XVIIe siècle : presse et gravures politiques anglaises, mazarinades, iconographie des bannières fabriquées par les officiers parlementaires et royalistes. Deux projets collaboratifs sont envisagés, sur l’image et les réseaux d’information franco-anglais en période de guerre :

  • L’étude de l’iconographie pendant la guerre civile anglaise confirme le pouvoir performatif de l’image. Un premier inventaire de quelques centaines d’images est déjà constitué. L’iconographie des bannières traduit la prévalence d’antagonismes idéologiques fortement contextualisés, mais aussi la permanence d’un système de représentations inscrit dans le temps long : l’objectif est de comprendre, à partir de l’image, les modalités de la construction d’un imaginaire de la violence de guerre. Ce thème est susceptible de donner lieu à des collaborations trans-périodes et trans-axes entre les chercheurs du GRHis.
  • L’étude des réseaux d’information franco-anglais en période de guerre porte, pour le moment, sur les archives d’Eusèbe Renaudot qui fut, pendant vingt ans, le principal organisateur du réseau de renseignement au service de la politique française de restauration de Jacques II à la fin du XVIIe siècle. Ses mémoires et la correspondance diplomatique conservée au MAE sont le point d’accroche d’une étude plus large sur la question du journalisme et de l’espionnage dans les relations franco-anglaises au tournant du XVIIIe siècle. Ce thème dont la Normandie est le pivot est susceptible de donner lieu à des dépôts de projets de recherche collectifs.

Les séminaires de laxe 3

Dans le cadre de la maquette de master, l’axe 3 dispense chaque année un séminaire comprenant dix séances de 2h, rassemblant un auditoire qui a oscillé entre une quinzaine et une trentaine de participants, mastérants et doctorants. Ce séminaire a porté sur les traités d’art militaire, le droit de la guerre, les empires maritimes et la stratégie, la propagande.

Dan Ioan Mureşan propose de poursuivre les séminaires sur la thématique Les révolutions prémodernes, avec une tentative d’encadrer théoriquement leurs conclusions dans la cinquième génération d’études globales sur les révolutions. Il souhaite y inviter Lukas Tsiptsios, doctorant du GRHIS, pour qu’il y présente sa thèse portant sur la Grèce face à l’impérialisme ottoman au XIXe siècle.

Stéphane Haffemayer propose un nouveau de thème de séminaire pour le premier semestre 2025-2026 : « Les phénomènes de communication en temps de guerre civile », des guerres de religion à la guerre d’indépendance américaine.

Marie Groult propose des interventions sur les thèmes suivants : « Étude comparative sur trois ordres de chevalerie et devises : l’ordre de la Pomme d’Or, la devise de l’Écu d’Or et celle de l’Écu vert à la Dame Blanche, exemple des réseaux de sociabilité de la cour de Louis II de Bourbon à celle du roi de France, dans la seconde moitié du XIVe siècle », ou encore « La question de la croisade au sein des ordres de chevalerie : des rezes de Prusse jusqu’à la croisade de Barbarie : parcours de quelques chevaliers ».