[ex-Axe « Patrimoine et Modernité]
Direction : Frédéric Cousinié, Professeur d’histoire et théorie de l’art et de l’architecture
Membres : Pierre-André Castanet, Anne-Marie Cheny, Mélodie Cotard, Frédéric Cousinié, Pascal Dupuy, Alexis Grélois, Marie Groult, Anthony Kits, Elisabeth Lalou, Bénédicte Percheron, Noémie Picard, Aurélien Poidevin, Florence Potosniak, Mathis Prevost, Chloé Richard-Desoubeaux, Lydwine Scordia, Sylvain Skora, Ismérie Triquet.
- Orientations générales
L’axe, transdisciplinaire, regroupe historiens de l’art, historiens et musicologues travaillant sur l’image, l’illustration, les objets, l’histoire du livre et des manuscrits (correspondances, mémoires, « sources » historiques), le spectacle vivant et la musique et, plus largement, la culture matérielle, la spatialité, le patrimoine (matérialité de l’écrit, codicologie, interprétation, édition, transmission et circulation, valorisation). L’ensemble des périodes, à l’exception de l’Antiquité, y sont représentées.
- Les chercheurs
Pour la période médiévale, Alexis Grélois (MCF) se consacre aux institutions régulières au Moyen Âge, en particulier aux cisterciens, sujet sur lesquels il a publié de nombreux articles ces dernières années, dont, par exemple « Les cisterciens et la nature : malentendus contemporains et appropriations médiévales », Les Cahiers de Saint-Michel de Cuxa, vol. 55, 2024, p. 21‑33 et « Les monastères des cisterciennes : succès et limites de la transposition d’un modèle masculin », dans Baud A. Rauwel A. et dir. (éds.), Espaces monastiques au féminin, Avignon, 2023, p. 172‑181. Il s’investit également dans le patrimoine cistercien : conférences dans cadre de la formation de guides-conférenciers, conseiller scientifique pour le parcours de visite sonore de l’Abbaye de Noirlac (2021-23), ainsi que pour la réaffectation de la prison de Clairvaux. Elisabeth Lalou (PR émérite) travaille sur des documents patrimoniaux (tablettes de cire) ; elle est membre du comité de rédaction des Monumenta palaeographica Medii aevi) et est chargée pour le CTHS de la collection des « Documents inédits ». Elle poursuit son projet d’édition commentée du registre d’Eudes Rigaud, document important pour la Normandie et le royaume de France au XIIIe siècle et a publié récemment Hommes et femmes du livre à Rouen au XVIe siècle (septembre 2025). Parmi ses projets : un livre sur les espaces résidentiels et résidences de Philippe IV le Bel. Lydwine Scordia (PR émérite), entre autres intérêts (opposition au pouvoir royal, art de gouverner et normes du pouvoir, stages d’initiation au tabellionage normand), se consacre à l’éditions de sources, à l’étude des fonds d’archives, mais aussi à l’histoire des orfèvres et de la joaillerie. Elle prépare, pour la SHF, l’édition du Rosier des guerres (1480) et celle des Tabellionnages normands et modernes (publication à paraître en 2026). Parmi les doctorants Mathis Prevost consacre sa thèse à l’utilisation des figures animalières dans la construction du discours politique au XIIIe siècle. Parmi les docteurs, Marie Groult a fait sa thèse (en cours de publications aux éditions du CNRS) avec E. Lalou sur les ordres de chevalerie au Moyen Age, tandis qu’Ismérie Triquet l’a consacrée aux « Manuscrits enluminés de la Grande Chronique de Normandie aux XIVe et XVe siècles ».
La période moderne est représentée par Frédéric Cousinié et par Anne-Marie Cheny. Les recherches de Frédéric Cousinié (PR) portent notamment sur l’art religieux, le paysage, la corporalité, les relations images/objets, les théories artistiques, les questions associées à l’interprétation. Auteur d’une douzaine d’ouvrages personnels portant sur la période moderne (France-Italie, XVIIe et XVIIIe siècle), il a publié récemment : Alterimages – Armoiries et Madonnelle du Baroque romain, (Classiques Garnier, 2025) ; L’espace imaginal : méditer dans l’image au XVIIe siècle (1:1, ars, 2024) ; Tensité des images – Surgissement, Révélation, Extase, Apothéose dans la France du XVIIe siècle (Mare & Martin, 2023) ; Paysage du paysage. Nicolas Poussin, Claude Le Lorrain, Sébastien Bourdon (Presses du Réel, 2022) et prépare une nouvelle étude intitulée : Lieux qui se sont tus. Divination, Inspiration, Interprétation à l’époque moderne. Parmi les 13 ouvrages collectifs dont il a assuré la direction ou la co-direction signalons : Du corpus à l’exégèse. Interpréter la peinture dans la France du XVIIe siècle (PURH, 2020) et, issu d’un colloque organisé à Rouen, Ci-bas et au-delà, Les chapelles dans l’espace ecclésial de la France du XVIIe siècle (à paraître, Rouen, PURH, 2026). Après avoir dirigé les nombreuses manifestations scientifiques associées au festival Normandie Impressionniste entre 2010 et 2020, il a initié le programme de recherche RIN (Région Normandie) « Espace du spirituel en Normandie Baroque » (ESNB, 2022-2024) dont les résultats sont en cours de publication (Voir le carnet hypothèse : /https://esnb.hypotheses.org/). Il est par ailleurs à l’origine de l’Université d’été « Recherches sur l’art du XVIIe siècle », regroupant doctorants et une cinquantaine de chercheurs internationaux, dont la première édition s’est tenue à l’Institut national d’histoire de l’art en juillet 2025 (voir : https://universite17.hypotheses.org/). Les activités d’Anne-Marie Cheny (MCF) portent sur l’histoire culturelle et sociale de l’époque moderne. Prenant pour principal objet d’étude l’analyse du contenu des bibliothèques et des dossiers de travail des érudits, ses recherches explorent la place qu’occupe Byzance dans l’univers intellectuel des XVIe et XVIIe siècles. Ses travaux portent notamment sur la place centrale et instigatrice de l’érudit provençal Nicolas-Claude Fabri de Peiresc (1580-1637) dans la connaissance byzantine ; elles ont été publiées par les éditions Champ Vallon en 2015 sous le titre : Une bibliothèque byzantine. Nicolas-Claude Fabri de Peiresc et la fabrique du savoir. Ses derniers travaux retracent l’aventure de la constitution d’une discipline nouvelle, les études byzantines, de la première mention d’un Corpus historiæ byzantinæ en 1557 à l’établissement des premières chaires à la fin du XIXe siècle, en Allemagne et en France (Le Cercle des byzantinistes. Comment bibliothécaires, savants et voyageurs inventèrent les études byzantines XVIe-XIXe siècle, Paris, Les Belles Lettres, 2024). Ses projets en cours portent sur La Méditerranée en partage et visent àl’édition aux Belles Lettres d’une partie de la correspondance de Peiresc et, de façon exhaustive, de la correspondance de Peiresc avec Thomas/Osman d’Arcos (Provençal capturé par les corsaires, converti à l’islam et correspondant de Peiresc à Tunis) et Aycard (écuyer toulonnais, intermédiaire entre les deux hommes). Parmi les doctorants, Chloé Richard-Desoubeauxtravaille sur les premières éditions normandes fin XVIe-XVIIe siècle et poursuit sa thèse sur les chansons et la musique de tradition orale en Normandie ; parmi les docteurs rattachés à l’axe, Sylvain Skora se concentre sur « Le commerce du livre entre la France et le Saint-Empire au XVIIe siècle (v. 1600-v. 1680) » et travaille plus généralement sur l’histoire du livre et des bibliothèques, notamment dans le cadre du projet ANR Bipulum ; il est associé en 2026 au projet muséographique du château de Gaillon.
S’agissant de la période contemporaine (XIXe-XXIe siècle), depuis le départ en 2025 de l’historienne de l’art Claire Maingon, et le rattachement à un autre laboratoire de la plupart des musicologues, elle est représentée par trois chercheurs. Les recherches de Pascal Dupuy (MCF) portent essentiellement sur les images satiriques européennes autour de la Révolution française et sur l’impact de la Révolution française en Grande-Bretagne ; outre de nombreux articles et traductions, il a notamment publié La France en 1789. Entrer en révolution, Paris, HD Histoire, 2021 et La caricature sous le signe des Révolutions. Mutations et permanence (XVIII-XIXe siècles), Rouen, PURH, 2022 (en collaboration avec Rolf Reichardt). Aurélien Poidevin (PRAG) consacre ses abondants travaux autour du patrimoine du spectacle vivant – notamment l’Opéra – et de son histoire matérielle (machinerie, traités de technique théâtrales). Il a publié Quand l’Opéra entre en Résistance (3e édition) et, entre autres nombreux articles parus, signalons par exemple : « De la gloire aux trucs : regards sur la machinerie théâtrale à la fin du XIXe siècle dans le dictionnaire d’Arthur Pougin », dans Dictionnaires de théâtre, Paris, H. Champion, 2025. Il a poursuivi ce dernier chantier via la co-organisation de deux journées d’études consacrées aux Traités de technique théâtrale et leurs lecteurs. Contribution à une histoire de l’imaginaire technique du théâtre et par la coordination d’un numéro de la Revue d’histoire du théâtre consacré à ce même sujet (n° 301, sept. 2025). Par ailleurs, il a initié une édition critique des écrits de La Clarion, comédienne et auteur en 1798 de mémoires inédits. Pierre-André Castanet (PR émérite) consacre ses recherches à la musique contemporaine, à la modernité et à la postmodernité, aux avant-gardes et à ses scandales, à l’histoire sociale de la musique, aux relation musique/politique et aux compositeurs normands. Il poursuit une intense activité de publication où il faut signaler, outre 3 ouvrages en co-direction et près d’une vingtaine d’articles entre 2023 et 2025, deux ouvrages personnels en 2024 : Giacinto Scelsi – Les Horizons immémoriaux – La philosophie, la poésie, la musique d’un sage au XXe siècle (préface de T. Murail), Paris, Michel de Maule, 2024 (lauréat du Prix du livre France Musique – Claude Samuel – 2024) et Hommage aux compositeurs Tessier, Murail, Levinas, Grisey, Dufourt – 50 ans de L’Itinéraire – 1973-2023 (préface A. Louvier), Sampzon, Delatour France, 2024. Il projette, pour 2026, l’édition de : Modus intermedius : Les noces d’Euterpe avec d’autres muses au XXe siècle. Parmi les doctorants travaillant sur l’époque contemporaine, Florence Potosniak étudie « Les cadeaux offerts au maréchal Pétain ; histoire d’un patrimoine sensible » et s’intéresse plus largement aux questions patrimoniales, à l’histoire des collections et à la culture matérielle. Noémie Picard, dans le cadre des thèses financées par la Métropole de Rouen sur l’Impressionnisme dirigée par F. Cousinié, va soutenir en décembre 2025 sa thèse sur « L’école de Rouen : la normandité de l’avant-garde ? ». Parmi les docteurs rattachés, Anthony Kits développe un projet sur l’histoire et le patrimoine des établissements hospitaliers d’Evreux et vise à publier un ouvrage sur les « Visages des pauvres et la pauvreté en France XIXe-XXe siècle » intégrant peintures, gravures, cartes, postales, presse illustrée, etc. Mélodie Cotard est spécialisée dans l’étude de la presse normande et de son illustration à laquelle elle a consacré sa thèse« De la caricature à l’image pittoresque. La construction de l’imaginaire régionaliste dans la “petite presse” normande du XIXe siècle. » Bénédicte Percheron travaille essentiellement sur l’histoire du patrimoine scientifique normand, l’histoire des jardins, l’histoire de la littérature et des savoirs scientifiques et sur le patrimoine immatériel ; elle a publié Les Sciences naturelles à Rouen au XIXe siècle – Muséographie, vulgarisation et réseaux scientifiques, Éditions Matériologiques, Paris, 2017 et de nombreux articles dont, en 2025, « Microscopie et spectacles au XIXe siècle à Rouen », dans La microscopie en Normandie, catalogue d’exposition, PUC ; « Le déménagement du jardin botanique »,dans Rouen 1795-1851, d’une révolution à l’autre (dir. Guy Pessiot et Vincent Maroteaux), catalogue d’exposition, Archives départementales de la Seine-Maritime ; « L’enclos Sainte-Marie : Naissance d’un sanctuaire des sciences », dans Y. Marec (dir.) Histoire de Rouen de 1815 à nos jours, PURH.
- Le Séminaire annuel (2025-2026)
L’axe « Histoire des arts, représentations, cultures matérielles » consacre un Séminaire annuel thématique (10 séances, mercredi 17h30-19h30) ouverts aux étudiants en Master-Recherche travaillant sur ces différents objets et problématiques ainsi qu’aux étudiants du Master-Patrimoine. Chaque thème annuel met en valeur une direction transversale de recherche commune aux différents chercheurs de l’axe.
Le thème de l’année 2025-2026 portera sur « Images, Objets, Choses ». Alors que la variété extrême des objets et des choses étudiées et patrimonialisées tend depuis longtemps à concurrencer les prestiges anciens de l’image artistique et impose des modes d’approches et de médiations inédits, quelles sont les relations, les formes d’échanges, de substitutions et de circulations entre ces différentes catégories ? Entre autres pistes ouvertes : Images d’objets ; Images-Objets ; Objets-Personnes ; Chosification/Objectivation/Réification ; Activation/Animation ; Collections et Circulations.
Calendrier Séminaire d’axe 1 (2025-2026) : « Images, Objets, Choses »
Mercredi 01/10/2025, 17h30-19h30 : Frédéric Cousinié, « La Rédemption des choses (autour de Philippe de Champaigne et de la peinture d’objets au XVIIe siècle » 1/2.
Mercredi 15/10/2025, 17h30-19h30 : Frédéric Cousinié, « La Rédemption des choses » 2/2.
Mercredi 05/11/2025, 17h30-19h30 : Anna Bellavitis, « La perle en verre : patrimoine mondial immatériel de l’humanité pour l’UNESCO ».
Mercredi 19/11/2025, 17h30-19h30 : Mélodie Cottard, « Entre texte et image : la presse illustrée et les vieilles maisons à pans de bois, un objet emblème du vieux Rouen (fin XIXe – début XXe) »
Mercredi 03/12/2025, 17h30-19h30 : Sylvain Skora, « Un objet singulier : le catalogue de la bibliothèque de l’académie de Rouen établi par l’abbé Pierre-Denis Vrégeon (1785-1786) »
Mercredi 21/01/2026, 17h30-19h30 : Aurélien Poidevin (sous réserve)
Mercredi 04/02/2026, 17h30-19h30 : Marie Groult, « Le manuscrit du Saint-Esprit au droit Désir (1352) : entre représentations et conservation, l’histoire d’un manuscrit qui aurait dû disparaître ».
Mercredi 18/02/2026, 17h30-19h30 : Anne-Marie Cheny, « Objets mis en scène : collections et cabinets de curiosité à l’époque moderne ».
Mercredi 11/03/2026, 17h30-19h30 : à déterminer.
Mercredi 25/03/2026, 17h30-19h30 : à déterminer.
Deux articles introductifs :
- Charlotte Guichard, « Image, art, artefact au XVIIIe siècle : l’histoire de l’art à l’épreuve de l’objet », Perspective, 1 | 2015, [En ligne]
- Nathalie Heinich, « Fétiches, reliques et œuvres d’art », Sociologie de l’art, n° 6, 1993, repris dans B. Edelman, N. Heinich, L’art en conflits, Paris, La Découverte, 2002, p. 102-134. [En ligne]