Groupe de Recherche en Histoire
de l’Université de Rouen Normandie

Appel à communication- Colloque Giuseppe Gerola

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Appel à communication- Colloque Giuseppe Gerola

Colloque | Giuseppe Gerola, historien de la Crète vénitienne et de la Grèce franque

Dates : 29 & 30 octobre 2026

Lieu : Università degli Studi di Padova

Organisé par l’Università degli Studi di Padova/Dipartimento di Scienze Storiche, Geografiche e dell’Antichità (DiSSGeA), la Società di Studi trentini di scienze storiche, l’Université de Crète/Département d’Histoire et d’Archéologie, l’École française d’Athènes et le GRHis (UR 3831)

Date limite d’envoi : 10 janvier 2026

Contact & Information : frankika@efa.gr

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Argumentaire

Aucune enquête sur la Crète vénitienne et ses monuments ne peut ignorer les travaux de Giuseppe Gerola (1877-1938). S’il a exploré plusieurs régions de la Grèce – Corfou, Rhodes et les Sporades –, le matériel récolté lors de ses missions en Crète en 1900-1902, constitue son apport principal à la connaissance de la période de la domination latine sur les pays grecs. Entreprises sous la tutelle de plusieurs institutions italiennes, en particulier l’Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti, ses enquêtes aboutissent à une publication majeure : les Monumenti veneti dell’isola di Creta. Les quatre volumes, publiés entre 1905 et 1932, documentent les vestiges de la présence vénitienne en Crète dans toute leur diversité. Grâce à cet ouvrage, la période vénitienne de l’histoire crétoise devient un objet scientifique autonome.

Formé à Padoue et à Florence, avant de se perfectionner à Berlin et à Fribourg, Gerola acquiert des compétences en histoire médiévale, en philologie, en paléographie ; dépouillant les archives de Venise et les manuscrits de la Biblioteca Marciana pour préparer ses missions, il devient un authentique spécialiste de la Grèce latine lorsqu’il est envoyé en Crète, à l’âge de vingt-deux ans. En dépit de son manque d’expérience sur le terrain, son apport demeure impressionnant : il publie des inscriptions crétoises, en complétant les travaux de Stéphanos Xanthoudidis, élabore un répertoire topographique des églises peintes de Crète, qui demeure indispensable car il conserve la mémoire de décors désormais dégradés, voire perdus. Outre de minutieuses descriptions des installations militaires et des édifices civils de l’île, Gerola engage une réflexion sur l’urbanisme et documente un patrimoine plus modeste, comme les blasons des familles vénitiennes ou les cloches anciennes des églises, utilisant de nombreux relevés et photographies. Ses efforts pour identifier les peintres actifs en Crète à la fin du Moyen Âge et son intérêt pour des thèmes iconographiques, tels que les portraits de donateurs et les représentations du Jugement dernier, nourrissent toujours les réflexions des historiens et des historiens de l’art.

Les fonctions successives de Gerola à la tête de diverses institutions – musées de Bassano puis de Vérone, Surintendance des monuments de Venise puis de Romagne, Office régional des monuments, des beaux-arts et des antiquités de Trente – l’ont éloigné de Grèce, mais ses publications traduisent son intérêt constant pour la Crète et la présence latine en Méditerranée orientale. Ses archives, partagées entre l’Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti, la Fondazione Biblioteca San Bernardino et le château de Buonconsiglio (Trente), fournissent un éclairage précieux sur ses méthodes de travail.

L’objectif de la rencontre est multiple ; il s’agit aussi bien d’évaluer l’héritage scientifique de Gerola que de comprendre l’élaboration de ses travaux et leur place dans la discipline. Les communications pourront ainsi aborder les thèmes suivants :

  • Gerola et les courants historiographiques de la première moitié du XXe siècle ;
  • le matériel récolté au cours des différentes missions (Crète, Îles ioniennes, Rhodes et Dodécanèse), sa valorisation et son rôle pour la recherche actuelle ;
  • l’idéologie du savant dans le contexte de l’expansion italienne en Méditerranée ;
  • ses voyages en Crète, son regard sur l’île, ses monuments, ses paysages et ses habitants ;
  • ses relations scientifiques, notamment avec les savants crétois et avec l’École archéologique italienne d’Athènes ;
  • la réception de ses travaux, en particulier en Grèce et en Italie ;
  • les rapports de Gerola à l’histoire de l’art byzantin.

Titres et résumés à proposer avant le 10 janvier 2026
Contacts : frankika[@]efa.gr | cristina.setti[@]unipd.it | ioannou[@]uoc.gr | nicolas.varaine[@]ephe.psl.eu