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Terminée la Révolution…

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Michel Biard (dir.), Terminée la Révolution…, Calais, Amis du Vieux Calais, n°hors-série, 2002.

 

Députés aux États généraux persuadés de regagner bien vite leurs provinces, Monarchiens soucieux d’imposer leur vision de l’Etat, Jacobins du printemps 1791 avides de « surmonter tous les obstacles et terminer la Révolution », Brissotins en butte à l’hostilité populaire parisienne, Robespierristes au printemps de l’an II, Thermidoriens… tous ont été confrontés, dans leur diversité, à la question qui hante les acteurs de chaque mouvement révolutionnaire : quand et comment terminer la Révolution ? Avec quels héritages, sur la base de quelles structures étatiques, avec quelle conception de la participation des citoyens au pouvoir, avec quels choix économiques et sociaux, marquer l’achèvement de la Révolution? Jouant des continuités tout en validant force ruptures, le Consulat puis l’Empire ont semblé être par excellence le moment de la transition. Pour autant, le retour en France de Louis XVIII est mis en scène comme la fin d’une trop longue parenthèse qui rejette Révolution, Consulat et Empire dans une même solution de continuité qui doit être oubliée et qui n’est pas parvenue à mettre à mort une monarchie pluriséculaire. Au temps de l’opprobre succède néanmoins celui des révolutions, 1830, 1848, 1871, avec un souvenir transmis de génération en génération qui fait de la Révolution française un élément fondamental de l’imaginaire républicain.

Cet imaginaire républicain, avec son panthéon choisi, avec ses références culturelles et politiques, a été au coeur du Bicentenaire organisé autour de 1989, en cette fin du XXe siècle où la révolution pouvait presque apparaître, à l’instar des accidents, comme un événement qui n’arrivait qu’aux autres. Les mouvements révolutionnaires ne sont-ils pas avant tout aujourd’hui le fait des pays que l’on regroupait volontiers hier sous la symbolique appellation de « tiers-monde »? À moins qu’il ne faille s’interroger sur le sens du terme « révolution » lui-même…

Le quatrième colloque européen de Calais, tenu en janvier 2001, a souhaité réunir des chercheurs qui puissent évoquer, dans leur diversité, les héritages de la Révolution française. Ceux-ci sont appréhendés, dans le présent volume, pendant la période du Consulat et de l’Empire, mais aussi au fil des XIXe et XXe siècle. Enfin, l’un des objectifs avoués du colloque était de faire le point sur ce qui peut apparaître à bien des égards comme la chronique d’une mort annoncée… peut-être avec trop de précipitation ?

Ce colloque a été organisé à l’initiative du Comité local du Bicentenaire de la Révolution française et a reçu le soutien de la Ville de Calais, de la Chambre de Commerce et d’Industrie de Calais, de l’association des Amis du Vieux Calais, du GRETA de Calais, de l’Institut d’Histoire de la Révolution française (Université Paris I Panthéon-Sorbonne), du Centre de recherche sur l’histoire de l’Europe du Nord-Ouest (Université Lille III), du Centre de recherche des anciens Pays-Bas bourguignons à

l’Eurorégion (Université d’Artois), du Centre de recherche en histoire atlantique et littorale (Université du Littoral), du Groupe de recherche historique, Identités et pratiques sociales (Université de Rouen), de la Société des études robespierristes.

 

Responsable du projet : Michel BIARD

Comité d’organisation : Christine LE BOZEC ; Jean-Pierre JESSENNE ; Hervé LEUWERS ; Stéphane CURVEILLER ; Michel BIARD.

Comité scientifique : Bronislaw BACZKO ; Jean-Paul BERTAUD ; Jean-Clément MARTIN ; Jean-Luc MAYAUD ; Claude MAZAURIC ; Michel PERTUÉ ; Michel VOVELLE ; Serge WOLIKOW.

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