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Le jeu de la pourpre et du bâtard : Les enfants illégitimes de patriciens face à l’aristocratie vénitienne à travers cinq procès en justice civile au dernier siècle de la République (1694-1780)

Date / Heure
Date(s) - 18/12/2020
14:00 - 17:00

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Thèse en cotutelle internationale Université de Rouen Normandie – Università degli Studi di Padova (Italie)

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Soutenance de thèse de Mme Marie Malherbe

Sujet : Le jeu de la pourpre et du bâtard : Les enfants illégitimes de patriciens face à l’aristocratie vénitienne à travers cinq procès en justice civile au dernier siècle de la République (1694-1780)

Sous la direction d’Anna Bellavitis et Luciano Pezzolo

> le 18 décembre 2020
> En distanciel

Résumé

Le régime politique original de la République aristocratique de Venise a produit un « système patricien » dans lequel familles et gouvernement sont intrinsèquement liés. De façon non surprenante, l’accès exclusif au pouvoir politique a généré des règles strictes d’hypodescendance. À partir de la moitié du XVIIe siècle, les défis économiques et politiques de la République ont à la fois remis en question et exacerbé la rigidité de ce modèle de parenté au bord de la rupture. Les enfants illégitimes de pères patriciens incarnent toute cette tension. Le statut successoral de ces êtres hybrides reflète la place que ceux-ci étaient censés occuper -ou ne pas occuper- dans la famille et la société, la marge de manœuvre laissée par les normes juridiques donnant lieu à une variété de cas de figure, mais aussi à des conflits.
Les archives vénitiennes ont révélé des factums destinés à des procès intentés par des enfants illégitimes devenus adultes contre les héritiers patriciens de leur père, entre 1694 et 1783. Cette thèse est la première recherche basée sur les factums vénitiens d’Ancien Régime en justice civile, ou stampe in causa.
Ces affaires mettent en scène des protagonistes variés, hommes et femmes, patriciens et non patriciens, bien-nés et mal-nés, essayant de faire le meilleur usage possible de la matière juridique et des procédures à leur disposition pour faire entendre leur voix. Ces voix discordantes, autant que celles des juges des diverses cours compétentes, prouvent la coexistence d’interprétations contradictoires de la parenté. Ce travail se propose d’analyser ces affrontements dans une perspective d’anthropologie juridique afin de dégager les « règles » complexes et inattendues de ce qui, dans un système judiciaire sophistiqué, apparaît comme un subtil ‘jeu de la pourpre et du bâtard’.

Jury

  • Prof. Anna Bellavitis, Professeure d’histoire moderne, GRHIS-Université de Rouen, directrice de thèse
  • Prof. Luciano Pezzolo, Professore ordinario di storia moderna, Università Ca’Foscari (Venise), codirecteur de thèse
  • Prof. Claire Châtelain, chargée de recherches HDR/CNRS, Centre R. Mousnier/Sorbonne Université (Paris), examinatrice
  • Prof. Roberto Bizzocchi, Professore ordinario di storia moderna, Università di Pisa (Pise), examinateur
  • Prof. Margareth Lanzinger, Professorin für Wirtschafts- und Sozialgeschichte des 16. bis 19. Jahrhunderts, Universität Wien (Vienne), rapporteure
  • Prof. Francisco García González, Profesor Catedratico de Historia moderna, Universidad de Castilla-La Mancha (Albacete), rapporteur

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