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Appel à communication : Collectionner l’Impressionnisme

Date / Heure
Date(s) - 31/10/2019
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Colloque international organisé par la fondation de l’université Paris Nanterre, en partenariat avec le labex Les Passés dans le Présent, le laboratoire Histoire des arts et des représentations de l’université Paris Nanterre et l’Université de Rouen Normandie, avec le soutien du Contrat Normandie – Paris Île-de-France : destination impressionnisme dans le cadre du programme de recherches sur l’impressionnisme.

 

 

 

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La  signification du terme « collectionneur » se précise au xixe siècle pour désigner stricto sensu celui qui collectionne, achète des œuvres, les accumule, en est propriétaire.

Cette définition très concrète généralise une diversité de profils et de manières de collectionner qui naît pendant la période. Elle distingue le collectionneur de l’« amateur » ou du « connaisseur » qui évoquent davantage le goût, l’érudition, l’engagement artistique ou intellectuel.». S’ils ne sont pas exempts de préoccupations économiques et sociales, les collectionneurs de l’impressionnisme se sont souvent impliqués dans la défense de ce mouvement qu’ils  ont  contribué, selon leur époque, à faire émerger, à imposer  ou à diffuser à l’échelle internationale. C’est à cette catégorie engagée de collectionneurs que ce colloque propose de s’intéresser, sans exclure les différents profils qui ont  joué, notamment de manière internationale, un rôle dans l’histoire du mouvement.

Alors que de nombreux travaux ont été consacrés à quelques figures particulières de collectionneurs, l’enjeu de ce colloque sera de dépasser l’approche monographique. Le collectionneur et sa collection seront  abordés en lien avec son époque et son contexte politique, social et économique. Il s’agit ainsi de poser la question du rôle des collection- neurs dans le développement et la diffusion de l’impressionnisme depuis les débuts  du mouvement jusqu’au milieu du XXe siècle. Loin d’être isolé, le collectionneur est ancré dans un réseau d’acteurs, aussi bien privés qu’institutionnels, qu’il s’agira là aussi d’identifier afin de mettre en lumière leurs relations et de les situer dans les réseaux du monde de l’art moderne. Qu’on adopte une approche par l’objet, la collection ou le collectionneur, cette mise en contexte se joue aussi du point de vue des territoires. Du local à l’international, les différentes échelles seront  confrontées et des analyses transversales, comparatives et problématisées privilégiées.

Afin de développer ces questions, plusieurs thématiques sont proposées  à la réflexion des chercheurs.

CONSTITUER LA COLLECTION

Comment naît,  au sein de la collection, la passion de l’impressionnisme? Le collection- neur entreprend sa collection soit à partir d’un noyau hérité,  soit en suivant une idée particulière ou en se laissant guider  par le hasard et les rencontres. La collection inter- vient alors à un moment de la vie des objets et en modifie le destin.  Dans un temps de collectionnisme aigu, la question du choix de l’impressionnisme et donc des motivations du collectionneur se pose. Dépendent-elles de son profil socio-économique ? De son histoire personnelle ? De son genre ? De son implantation géographique ? Collectionne-t-on de la même manière qu’on soit normand, parisien, américain ou russe ? Qu’on ait côtoyé les peintres impressionnistes ou qu’on soit né après leur disparition ? Au-delà de l’esthétique, des choix plus fins s’opèrent parfois en fonction des types d’objets, des formats, des sujets ou d’un artiste en particulier.

La constitution de la collection pose aussi des questions pratiques comme les moyens investis, la manière d’acquérir – en vente publique, directement chez l’artiste ou chez un marchand – les intermédiaires engagés, la littérature consultée… Certains ne s’entourent que des œuvres facilement accessibles quand d’autres sont prêts à voyager pour constituer leur collection.

TRAVAILLER ET PRÉSENTER LA COLLECTION

Le propre d’une collection est de n’être jamais  achevée.  Sa vie, faite d’achats, de reventes, d’échanges et de cadeaux, est sou- vent très intense et mobilise tout un réseau d’artistes, de marchands, d’experts et d’amis, collectionneurs ou non. Elle implique aussi une gestion matérielle très concrète pour le stockage, la conservation ou la restauration des œuvres. De manière plus évidente mais pas toujours bien connue, se pose la question de la visibilité de la collection. Est-elle accessible ? Si oui, dans quel lieu, à quelle condition et pour quel public ? La thématique de la monstration de la collection ouvre sur celles de l’aménagement intérieur et de l’accrochage, qui sont particulièrement prégnantes à l’époque de l’impressionnisme. Des publications pour aider les collectionneurs dans leurs activités apparaissent alors.

Au même moment, la pratique de la collection s’accompagne d’un approfondissement scientifique des connaissances. Que ce soit le collectionneur lui-même ou d’autres intermédiaires – critiques, marchands, historiens – nombre  de ces acteurs écrivent autour des collections dans une volonté de mise en ordre et d’inventaire. Cette évolution fait écho à la spécialisation de l’histoire de l’art qui se joue alors  et dont témoigne par  exemple l’apparition des catalogues raisonnés.  Ces premiers travaux scientifiques coïncident avec la circulation des faux sur le marché, sur laquelle ils alertent les amateurs, tout en se reliant, indirectement, à leur existence. Enfin, l’ambition de documenter et médiatiser la collection a été notamment rendue possible par le développement de la photographie et la reproductibilité des œuvres d’art.

APPRÉHENDER L’IMPRESSIONNISME PAR LA COLLECTION

La médiation et l’exposition croissante des collections accentuent le rôle qu’elles  ont pu jouer dans la diffusion du mouvement du temps des peintres ou dans la première moitié du xxe  siècle, sur différents territoires. Comment l’impressionnisme a-t-il été perçu à travers ces collections ? Quelle a été leur action sur le goût  du public et sur les pratiques artistiques, du local au global, et notamment au Japon et aux Etats-Unis ? À une période où les nationalismes s’exacerbent, la diffusion de l’impressionnisme, considéré comme un art français, est bien souvent entrée en concurrence avec le soutien  et le développement d’un art national.

Quand cela est possible, on étudiera alors avec  profit la posture du collectionneur. Adopte-t-il une conduite volontairement et consciemment militante de défense  du mouvement ? Se met-il en scène dans cette démarche ou s’efface-t-il derrière sa collection ? Et quels moyens met-il en œuvre dans son entreprise ?

LE DEVENIR DES COLLECTIONS

Qu’elle soit vendue, donnée, perdue ou spoliée, qu’elle soit conservée dans son intégralité ou dispersée, la collection se trouve presque toujours confrontée à sa fin. Celle-ci survient souvent à la disparition du propriétaire mais peut aussi intervenir de son vivant. Certains collectionneurs ont  pour  leurs œuvres un véritable dessein, qui éclaire  souvent d’une nouvelle manière leurs motivations et leur conception de la collection. Le collectionnisme a coïncidé avec l’essor des musées qui, en donnant une destination assez évidente pour les collections, favorise leur développe- ment. On étudiera ainsi avec profit les relations entre collections privées et institutions publiques, entre  collectionneurs, conservateurs et associations d’amis des musées.

Alors que certains, qui conçoivent leur collection comme une œuvre à part entière, trouvent dans la donation un moyen de lui conserver son unité ; d’autres au contraire considèrent chaque objet  dans sa valeur propre et préfèrent disperser leur collection en vente publique. Si l’histoire de la collection se clôt alors, celle de chaque objet se prolonge, permettant de retracer la circulation des œuvres et ainsi de contribuer à sa valorisation. Et parfois les collections sont dispersées de manière plus violente. C’est le cas des collections perdues ou spoliées. Si la trace de ces collections est difficile à suivre  elle est d’autant plus passionnante que ce sont souvent des ensembles bien moins connus.

Ces pistes ne sont ni exhaustives, ni exclusives : toutes les propositions seront examinées avec intérêt par le comité scientifique qui sera malgré tout attentif aux efforts de problématisation, ainsi qu’aux  apports interdisciplinaires et aux perspectives transnationales. Il ne s’agit pas tant de dresser le portrait de la figure du collectionneur, à moins de la mise au jour d’une personnalité pas ou peu connue, que d’interroger l’apport du collectionnisme à l’impressionnisme, par des communications accessibles  au public, autant qu’aux  spécialistes, qui donneront lieu à la publication d’un ouvrage.

En lien avec le colloque, un site internet sera mis en place. Un atelier de recherches Le collectionnisme : approches, outils et méthodes se tiendra le 3 octobre 2019 à la salle de séminaire 2 du bâtiment Max Weber de l’université Paris Nanterre. Des bourses d’aide à la recherche seront allouées (consulter le lien suivant).

Les propositions de communications (une page maximum) seront accompagnées d’une courte bio-bibliographie.

Toutes les propositions (de communication et demande  de bourse) sont à envoyer avant le 31 octobre 2019 à : collectionner.limpressionnisme[@]gmail.com

Colloque soutenu par l’Etat (Contrat de plan interrégional Etat-Régions Vallée de la Seine, fonds FNADT)

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